Une femme sur la plage de Deauville le 10 juillet 2012 (Photo : Charly Triballeau) |
[12/08/2014 12:36:32] Paris (AFP) Orages à répétition, averses quasi quotidiennes dans certaines régions: le temps instable et majoritairement maussade du début d’été pèse sur l’activité touristique en France, même si certaines régions ou activités, moins “météo-dépendantes”, s’en tirent mieux que d’autres.
“L’été 2014 ne s’inscrira clairement pas dans les annales comme parmi les meilleurs”, avec un mois de juillet “très difficile” et un début août “tout juste normal”, indique Hervé Becam, vice-président de l’Umih.
Si la météo n’est pas l’unique responsable, elle a clairement eu un impact. Celui-ci est “d’autant plus important que les réservations se font de plus en plus à la dernière minute. Si le temps s’annonce mauvais, les gens n’hésitent pas à changer de destination”, voire à renoncer à partir, observe M. Becam.
Ainsi, les “performances des destinations habituellement prisées des touristes en quête de soleil, notamment sur la côte méditerranéenne, ont reculé fortement” en juillet (-5 à -10%) du fait du mauvais temps, indique le cabinet MKG. La tendance semble s’inverser depuis le début du mois d’août, plus ensoleillé.
Le Medef PACA déplore “un +effet climat+ déterminant avec une météo oscillante et un déficit d’ensoleillement de près de 20% par rapport à l’année passée”, comme responsable de ce début de saison “mitigé”.
Près de Toulouse, on a rarement vu aussi peu de péniches et de touristes aux abords du canal du Midi. “C’est catastrophique, les gens ne pouvaient pas se promener sous les déluges qu’on a connus” témoigne Philippe Duranton, gérant de l’Écluse à Castanet-Tolosan.
Même chose pour les destinations de montagne, “clairement la première à pâtir du mauvais temps” en juillet, explique le comité régional du tourisme Rhône Alpes, où plus de la moitié (53%) des établissements font état d’une “fréquentation mauvaise”.
Argeles-sur-Mer, le 21 juin 2014 (Photo : Raymond Roig) |
Côté campings, “juillet n’a pas été bon, il est encore tôt pour se prononcer pour août, même si les régions touchées par le mauvais temps auront forcément une baisse cet été” estime Guylhem Féraud, président de la fédération.
Mais pour lui, plus que la météo, c’est surtout la crise qui est responsable.
“Pour le moment, malgré le mauvais temps, on n’a pas observé d’annulations en masse”, souligne-t-il.
Plutôt que de renoncer à leurs vacances, “les clients s’adaptent. Ils attendent, ils guettent et dès qu’ils voient une fenêtre de beau temps quelque part, ils partent”, explique ce responsable.
Résultat: si certaines régions font grise mine, d’autres en profitent.
Les exploitants de campings bretons ont bénéficié d’un temps clément en juillet et sont ainsi les seuls à constater une meilleure activité cette année. 61% des professionnels du tourisme du Finistère déclarent avoir connu d’une fréquentation “satisfaisante” en juillet et 72% sont optimistes pour août.
De la même manière, dans le Nord, où “traditionnellement les gens qui veulent passer 15 jours à la plage ne viennent pas chez nous”, on n’observe pas de “grosse différence de fréquentation, qu’il fasse beau ou pas”.
– Les musées font le plein –
Les touristes, loin de plier bagages en cas d’intempéries, adaptent leurs activités, faisant le bonheur d’autres acteurs du tourisme que ceux liés aux activités de plein air.
A Dunkerque, “nous proposons une offre en terme de musée par exemple – musée portuaire, FRAC (Fonds régional d’art contemporain) – ou le zoo, ou la visite du port en bateau (…) Nous avons une clientèle qui a envie de découvrir, donc ils ne sont pas frustrés” quel que soit le temps, explique Sabine L’Hermet de l’office de tourisme.
Dans le Tarn-et-Garonne, au lieu d’aller faire du vélo, “quand le temps est exécrable, ça ramène les gens vers le cloître bénédictin et l’abbatiale” de Moissac, indique Françoise Pecal de l’office de tourisme.
Sur le littoral de l’ouest, à défaut de pouvoir se baigner, les touristes se ruent sur les établissements en rapport avec la mer. Les files d’attente serpentent devant l’Aquarium de la Rochelle et le 8 août, journée très pluvieuse, l’Oceanopolis de Brest a doublé sa fréquentation habituelle (8.000 visiteurs contre 4.000 à 4.500), selon son directeur, Eric Hussenot.
Les villes tirent aussi leur épingle du jeu, comme en Rhône-Alpes où les randonneurs privés de balades pour cause d’orages se rabattent sur des destinations urbaines et les activités culturelles.
Strasbourg a également vu la fréquentation de ses musées s’envoler en juillet (+26%), de même que Toulouse (plus de 20.000 visiteurs, +40%).