ût 2013 à Londres (Photo : Andrew Cowie) |
[13/08/2014 15:49:44] Londres (AFP) La Banque d’Angleterre (BoE) a quelque peu tempéré les attentes d’un relèvement de taux avant la fin 2014 en pointant la faiblesse de la hausse des salaires malgré une baisse plus rapide que prévu du chômage.
Dans son rapport trimestriel sur l’inflation et la croissance publié mercredi, la banque centrale britannique a en effet “mis en lumière les contrastes saisissants (des données) du marché du travail, entre la forte croissance de l’emploi et celle faible des salaires”, a relevé James Knightley, économiste chez ING.
Si l’institution a ainsi salué le repli plus rapide qu’escompté du taux de chômage au Royaume-Uni ? qui pourrait tomber sous 6% à la fin de l’année, et autour de 5,5% à mi-2017 (date limite des prévisions de l’institution) ? elle a également revu en nette baisse sa prévision de croissance des salaires en 2014, à 1,25% contre 2,5% estimé en mai.
Les chiffres publiés mercredi par l’Office des statistiques nationales (ONS) ont confirmé cette double tendance, avec une baisse du taux de chômage à 6,4% tandis que les salaires hors bonus ont progressé de 0,6% au deuxième trimestre sur un an – bien plus lentement que l’inflation qui a atteint 1,9% en juin sur un an.
Ainsi, “à la lumière d’une incertitude accrue sur l’actuel degré de capacités excédentaires (de l’économie), le Comité (de politique monétaire de la BoE, ou CPM) va porter une attention particulièrement importante aux trajectoires des salaires et des coûts de la main-d??uvre”, a souligné le gouverneur de l’institution Mark Carney, lors d’une conférence de présentation du rapport.
Mais le Canadien ? qui a récemment fêté sa première année à la tête de la “Veille dame” de Threadneedle Street, comme est surnommée l’institution ? a tenu à préciser que le CPM n’avait “pas de seuil particulier pour la croissance des salaires”. “Nous allons plutôt continuer à surveiller un large éventail de données pour jauger les pressions inflationnistes et établir le calendrier d’une première hausse du taux d’intérêt”.
De plus, Ross Walker, économiste chez RBS, a souligné que “la prévision moyenne d’inflation a été abaissée” à un niveau légèrement inférieur à son rythme voulu de 2%, et ce jusqu’à mi-2017.
“Si le CPM avait été proche d’une hausse de taux, ses projections pour l’inflation auraient été plus élevées”, a estimé M. Walker.
– Hausse de taux “progressive et limitée” –
Le taux directeur de l’institution est figé au niveau exceptionnellement bas de 0,50% depuis mars 2009, période au cours de laquelle l’économie britannique était en profonde récession, et n’a pas connu de hausse depuis 2007.
Les modifications apportées aux prévisions d’inflation “soutiennent quelque peu l’idée qu’une première hausse de taux viendra plus tard (en février 2015) que tôt (en novembre 2014)”, a encore noté M. Walker.
Le gouverneur a de plus martelé la position de la BoE comme quoi la hausse des taux, lorsqu’elle débutera, ne sera que “progressive et limitée”.
M. Carney a ainsi prévenu que, conformément aux attentes du marché, les taux devraient progresser de 15 points de base par trimestre, pour atteindre “seulement 2,25% à la fin de la période” couverte par les prévisions de l’institution, soit mi-2017.
“Le ton d’ensemble du dernier rapport de la Banque d’Angleterre est passablement prudent, et a provoqué un report des attentes de hausse de taux du marché et un repli de la livre”, a résumé l’économiste James Knightley.
La banque centrale britannique a tout de même salué la “robustesse” de la reprise économique britannique, en relevant de 0,1 point ses prévisions de croissance pour 2014, à 3,5%, et pour 2015, à 3,0%, tout en abaissant légèrement sa prévision pour 2016 à 2,6% contre 2,8% dans son rapport de mai.