éseau social Facebook (Photo : Brendan Smialowski) |
[14/08/2014 08:55:43] Kuala Lumpur (AFP) Un étudiant malaisien de 17 ans fait l’objet d’une enquête pour “insurrection” après avoir approuvé un “J’aime Israël” sur Facebook, risquant jusqu’à trois ans de prison en Malaisie, pays musulman très critique de la politique israélienne à l’égard des Palestiniens.
L’adolescent avait cliqué sur “J’aime” pour approuver sur le réseau social Facebook un message indiquant “J’aime Israël” montrant un drapeau de l’Etat hébreu, a indiqué Abdul Rahim Hanafi, chef de la police de l’Etat du Penang (nord), où est établi l’étudiant, selon des médias malaisiens mercredi.
Une enquête pour “insurrection” est en cours contre l’étudiant qui a affirmé avoir accidentellement cliqué sur “J’aime”, a indiqué ce responsable. La police enquête par ailleurs sur des menaces de mort contre l’adolescent.
Le responsable de l’Education dans l’Etat du Penang, Osman Hussain, a déclaré jeudi à l’AFP qu’il allait s’impliquer pour tenter de résoudre cette affaire sans la participation de la police.
“C’est simplement un étudiant, je vais essayer de résoudre le problème pacifiquement”, a déclaré M. Hussain, sans entrer dans les détails.
L’affaire a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux.
“En appliquant la même logique tordue, tous les Malaisiens utilisant Facebook commettent également une insurrection dans la mesure où Facebook a été créé par un juif”, a écrit un internaute dans un message publié sur le portail d’informations populaire Malaysiakini, dénonçant un tel “extrémisme”.
En Malaisie, pays d’Asie du Sud-Est qui n’entretient pas de relation diplomatiques avec Israël, la politique de l’Etat hébreu provoque de vives critiques parmi les musulmans, en particulier depuis la guerre à Gaza qui a fait en un mois près de 2.000 morts palestiniens et 67 morts israéliens.
L’enquête pour “insurrection” est le dernier épisode d’une série d’incidents qui suscitent des inquiétudes en Malaisie, pays multi-ethnique où l’intolérance progresse sous un régime dominé depuis des décennies par les musulmans malais, ethnie majoritaire.
Fin juin, la Haute Cour de justice de Malaisie avait rejeté un recours d’un journal catholique, l’édition en langue malaise du Herald, qui réclamait depuis des années le droit d’utiliser le mot “Allah” — mot arabe désignant Dieu dans la langue malaise.