Portugal : le gouvernement renonce à sa réforme des retraites

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à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[16/08/2014 06:44:26] Lisbonne (AFP) Le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a renoncé à présenter de nouvelles mesures en matière de retraites jusqu’à la fin de son mandat, a-t-il annoncé vendredi soir, au lendemain du rejet par la Cour constitutionnelle d’une taxe sur les pensions.

“Je peux vous assurer qu’en tant que Premier ministre je ne ferai plus aucune proposition pour réformer la sécurité sociale jusqu’aux élections de 2015”, a lancé le chef du gouvernement de centre-droit, lors d’un discours dans le sud du pays.

Soulignant qu’il s’agissait d’un “problème national”, M. Passos Coelho a dans le même temps lancé un appel à l’opposition socialiste en se disant prêt à négocier une réforme qui serait mise en ?uvre par le vainqueur du scrutin prévu à l’automne 2015.

La Cour constitutionnelle avait rejeté jeudi une taxe qui devait entrer en vigueur en 2015 et pérenniser les coupes dans les pensions de retraite déjà appliquées dans le cadre du plan d’aide international dont le Portugal a bénéficié jusqu’en mai dernier.

Cette taxe de 2% à 3,5% sur les pensions à partir de 1.000 euros, censée rapporter 372 millions d’euros l’an prochain, a été retoquée car elle n’était “pas intégrée au sein d’une réforme structurelle cohérente assurant l’équité entre générations”, a expliqué le tribunal.

Rappelant que son gouvernement avait déjà augmenté l’âge de départ à la retraite et les contributions des actifs au système de sécurité sociale, M. Passos Coelho a accusé la Cour constitutionnelle d’avoir “une vision étrange de l’équité”.

La plus haute instance judiciaire du pays a en revanche validé des réductions dans les salaires des fonctionnaires jusqu’à fin 2015, tout en les considérant anticonstitutionnelles à partir de 2016.

Le gouvernement pourra donc rétablir à partir de septembre la réduction de 3,5% à 10% pour les salaires des fonctionnaires à partir de 1.500 euros, appliquée depuis 2011.

Cette solution, qui représentera des économies de 34 millions d’euros par mois jusqu’à la fin de l’année, viendra remplacer en partie une mesure inscrite au budget 2014 et rejetée à la fin mai par la Cour constitutionnelle.