Afrique – Santé : La BAD débloque 60 millions de dollars pour lutter contre l’Ebola

Par : TAP

«Nous
sommes de tout cœur avec les gouvernements de l’Afrique de l’Ouest dans la lutte
contre le virus de la maladie d’Ebola. La Banque africaine de développement est
prête à soutenir tous les pays de la région pour arrêter la propagation de ce
virus mortel », a déclaré le président de la BAD Donald Kaberuka au Sommet des
dirigeants des États Unis-Afrique la semaine dernière à Washington, DC. Une
rencontre qui a rassemblé près de 50 chefs d’Etat et de membres des
gouvernements. Alors que le Sommet a attesté de l’essor économique de l’Afrique,
il s’est tenu à un moment malheureux, alors qu’une partie du continent fait face
à une crise de santé publique qui menace de déstabiliser toute la sous-région.

L’ampleur de l’épidémie est sans précédent, avec plus de 1251 cas confirmés et
689 décès depuis mars-2014 en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone et au Nigeria.

2014 Epidémie VME

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Source : Organisation mondiale de la santé (13 août
2014)

Le virus menace de se propager au Nigeria -le pays le plus peuplé du continent
africain.

Une infirmière qui a soigné la première victime aussi bien qu’un membre du
personnel de la CEDEAO est décédée du virus au Nigeria.

Le Kenya a été placé au niveau des pays «à haut risque» pour la propagation du
virus Ebola.

Le 1er août, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
et les présidents des pays ouest-africains touchés par l’épidémie VME se sont
rencontrés en Guinée pour lancer un plan d’intervention de 100 millions de
dollars.

La Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec l’OMS,
l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) et d’autres partenaires, a été
un contributeur clé des efforts en cours pour réduire la morbidité et la
mortalité, et briser la chaîne de transmission du VME en renforçant les systèmes
de santé publique sous-régionale.

La Banque attaque la crise de l’Ébola en adoptant une approche à deux volets.

Le plan à court terme (juillet-décembre 2014) se compose de:

un don de 3,1 millions de dollars à titre d’aide d’urgence à l’OMS pour prévenir
et contenir la propagation de l’épidémie d’Ebola en Guinée, en Sierra Leone et
au Libéria. Ce don FAD a été approuvé le 23 avril 2014 afin de contribuer aux
efforts en cours dans la sous-région. La Banque prépare également des projets
spécifiques aux pays et leur accordera un don d’un million de dollars chacun
(Guinée, Sierra Leone, Liberia et Nigeria) pour répondre aux besoins à court
terme.

Le plan à long terme (2014-2016) comprend:

un projet multinational de 60 millions de dollars pour renforcer les systèmes de
santé et les institutions régionales dans la région de d’Afrique de l’Ouest.
Utilisant divers instruments de financement, y compris la facilité des bien
public régionaux, la Facilité pour les Etats fragiles et son portefeuille de
projets en cours dans les pays d’Afrique de l’Ouest, le projet appuiera la
Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Guinée
Bissau, le Burkina Faso, le Ghana, le Niger, le Togo, le Bénin, le Mali, le
Sénégal, la Gambie et le Cap-Vert.

Ce projet de 3 ans sera articulé autour de trois domaines d’intervention:

Renforcement des capacités des ressources humaines pour la préparation et la
riposte.
La Banque recrutera et formera d’urgence des professionnels qualifiés
de sante et munis d’équipement de protection individuelle (EPI), et achètera le
matériel de détection afin de couvrir des zones de surveillance aux points
d’entrée

Développement des infrastructures. Cela inclut le déploiement de systèmes
d’alerte et d’intervention (m-santé, les réseaux mobiles) pour renforcer la
surveillance active et de contrôle dans les services de première ligne pour la
gestion rapide des flambées épidémiques actuelles et futures (troubles sociaux,
épidémies et catastrophes naturelles), la réhabilitation des centres
d’isolement, capacité renforcée des laboratoires et des pratiques de gestion des
déchets, et achat d’incinérateurs.

Renforcement de la gouvernance et des institutions régionales. Il s’agira
notamment de renforcer la capacité des gouvernements à mieux utiliser les
ressources publiques et développer une campagne de communication globale et une
réponse de la société civile et de la communauté à l’épidémie.

Contexte

Le virus de la maladie d’Ebola (VME) connu sous le nom de fièvre hémorragique
d’Ebola est une maladie grave, souvent mortelle chez l’homme avec un taux de
fatalité pouvant atteindre 90%. Le virus est transmis à l’homme par des animaux
sauvages et se propage au sein de la population par le contact humain. VME est
apparu la première fois en 1978 à Nzara (Soudan) et Yamkulu (République
démocratique du Congo). Au Congo, les villages touchés étaient situés près de la
rivière Ebola qui a donné son nom à la maladie.

Le ministère de la Santé de la Guinée a été le premier à informer l’OMS du début
de l’épidémie, le 13 mars 2014. Depuis, il s’est répandu en Sierra Leone, au
Liberia et au Nigeria. Au début, l’épidémie était classée au niveau 2. En raison
de sa gravité continue, le Directeur général de l’OMS le 24 Juillet, 2014 a
reclassé l’épidémie au niveau 3, le plus haut niveau possible.

Le ministère de la Santé du Nigeria a signalé son premier cas de VME le 27
juillet 2014. Dans un effort pour prévenir rapidement la propagation du VME en
Afrique de l’Ouest, l’OMS a convoqué une réunion ministérielle spéciale sur
l’épidémie à Accra les 2-3 juillet 2014 pour réunir les ministres de la santé et
les hauts fonctionnaires de 11 pays africains, les bailleurs de fonds, les
survivants, les représentants des compagnies aériennes et les sociétés minières
afin d’obtenir un consensus des Etats membres et des partenaires. Il s’agissait
de discuter la meilleure manière d’interrompre la transmission du VME en Afrique
de l’Ouest et l’impact social et économique de l’épidémie actuelle et des
futures épidémies du VME. Le résultat de la réunion a été la stratégie d’urgence
pour faire face à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

Les gouvernements de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone demandent de
toute urgence 100 millions de dollars pour mettre en œuvre les plans
stratégiques et les activités de préparation prioritaires des 6 prochains mois.
Ce plan est basé sur une vision d’autonomisation des deux pays concernés et de
l’OMS afin de travailler avec les acteurs nationaux et internationaux sur le
terrain. Le plan permettra d’assurer la coordination entre tous les acteurs et
la fourniture d’un soutien efficace aux pays affectés et aux pays à risque. Avec
une épidémie de cette nature et de cette ampleur aucune organisation ne pourrait
y faire face tout seul. En outre, pour assurer la pérennité et pour permettre
aux pays de faire face, à l’avenir, à des épidémies, une approche orientée vers
le renforcement des systèmes de santé est nécessaire.

Source : BAD