A
la faveur des changements survenus ces dernières années en Asie, certains
constructeurs aéronautiques ont commencé à tâter le terrain du Maghreb central
(Maroc, Algérie et Tunisie), la sous-région jouissant à la fois de sa proximité
avec l’Europe mais aussi de son ouverture sur l’Afrique, écrit notre confrère
marocain yabiladi.com.
Et comme c’est souvent le cas, la concurrence se joue entre la Tunisie et le
Maroc; alors que l’Algérie reste à la traîne, souvent pour cause de taxes
salariales qui y sont plus élevées, soit 35%, quand elles sont de 23% au Maroc
et en Tunisie ; sans oublier que le système fiscal algérien n’est pas aménagé en
faveur des investisseurs étrangers comme c’est le cas au Maroc et en Tunisie.
Le Maroc semble l’emporter sur la Tunisie
En effet, selon le portail marocain, deux constructeurs seraient en train de
préparer actuellement leur implantation au MidParc, le parc situé près de
Casablanca (Maroc) et dédié à l’aéronautique. Il s’agit d’Aérolia (filiale
d’Airbus) et Alcoa Fastening Systems, leader mondial dans la production
d’aluminium.
Ces deux nouvelles implantations, avec un investissement de 45 millions d’euros,
viendraient s’ajouter aux opérateurs déjà implantés dans le Royaume chérifien.
Cependant, à la différence d’Alcoa qui s’est directement dirigé vers le Maroc,
Aérolia s’était installé en Tunisie.
Mais comme on l’écrivait en septembre 2013 (Lire notre article:
Aerolia pourrait quitter la Tunisie, pour s’installer au Maroc), instabilité
politique et sociale, situation économique trouble et autres grèves récurrentes
ont découragé les dirigeants d’Aérolia de rester en Tunisie. Dans ces
conditions, la monnaie de change était vite trouvée, le Maroc, et ce même si une
source au sein de l’entreprise avait soutenu «… qu’il n’est pas question de
remettre en cause sa présence en Tunisie, mais plutôt de diversifier nos
implantions».
L’avantage au Maroc
Le site marocain rappelle que «Aérolia n’est pas la seule firme ayant hésité
entre le Maroc et la Tunisie. L’avionneur canadien Bombardier était confronté à
la même situation, avant d’opter finalement pour le royaume chérifien où l’usine
ouvrira ses portes à Casablanca d’ici fin 2014» (Lire notre article :
La Tunisie perd son match “Bombardier“ face au Maroc).
Il rappelle par ailleurs que «dans la sous-région, les deux pays se profilent
comme étant très favorables à l’investissement aéronautique. Ils réussissent à
séduire les investisseurs grâce notamment aux facilités fiscales qu’ils offrent
et leurs faibles coûts de production qui concurrencent désormais ceux de l’Asie,
lesquels ont considérablement augmenté ces dernières années». Ceci étant, «… si
la Tunisie présente généralement des coûts de production inférieurs de 15 à 20%
par rapport au Maroc d’après une évaluation du cabinet McKinsey, le Maroc
l’emporte au niveau de la logistique, la structure de la filière et la stabilité
politique …».
Le Maroc veut distancer la Tunisie
Dans ce contexte, le Maroc compte maximiser les efforts afin de devenir une
référence régionale. Ce que confirme du reste le président du Groupement des
industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et délégué général de
Safran au Maroc, Hamid Benbrahim El-Adaloussi, lorsqu’il déclare dans les
colonnes de l’Usine Nouvelle, que “le Royaume est déjà bien avancé“. Il va plus
loin pour afficher les ambitions des Marocains en la matière : «Le Maroc est en
mesure de devenir la base arrière de l’Europe et de la France».