Pour
la 21ème session de son Université d’été (Hôtel Phébus à Gammarth, les 22, 23 et
24 août 2014), l’Association Mohamed Ali de la Culture Ouvrière (ACAMAO) a
choisi de mettre sur la table un sujet qui est abordé pour la première fois: “La
refondation de l’Etat tunisien et la transition démocratique“.
Pour défricher cette question d’actualité et Oh combien importante pour l’avenir
de la Tunisie, l’association présidée par Habib Guiza a convié une belle
brochette d’universitaires, hommes politiques, experts et militants –notamment
syndicalistes-, parmi lesquels Ghazi GRAIRI, professeur expert en droit
constitutionnel, Abdelaziz BELKHODJA, Hatem Ben Salem, Ahmed Ounaies, Mustapha
Elhaddad, Samir Meddeb, Lotfi Benaissa, Omar Boubakri, Carles Vallejo, Anissa
Allouache, etc.
Selon les organisateurs, diverses raisons ont dicté le choix de centrer le débat
de la 21ème université d’été de l’ACAMACO sur la refondation de l’Etat tunisien.
D’abord, «les Tunisiens (nes) n’acceptent plus l’Etat autoritaire et despotique
d’avant 14 janvier 2011, fondé sur le béni oui/oui». Le choix de centrer le
débat sur la refondation de l’Etat tunisien découle, selon les organisateurs, du
fait que «le modèle monolithique centralisé ne correspond plus aux sociétés
plurielles, ouvertes, disposant d’une population diplômée importante, notamment
dans la jeunesse, ni la gouvernance autoritaire qui ne peut plus fonctionner
dans une société».
Ensuite, ces mêmes Tunisiens «ne supportent plus l’affaiblissement/démantèlement
continue de l’Etat sur la base de béni non/non (des milliers de sit-in, des
grèves sauvages, les surenchères politiques, la dégradation de l’économie
nationale et de l’environnement, la détérioration de la situation sociale,
l’insécurité, l’assassinat politique, et le terrorisme, les nominations
administratives abusives et arbitraires, les structures parallèles (Ligues de
protection de la révolution etc.». Un «processus systématique d’affaiblissement
de l’Etat tunisien depuis le 14 janvier 2011» étant en cours, on estime à l’ACMACO
qu’il «est urgent de l’arrêter et d’inverser la tendance».
De même, à l’ombre de «la confusion des rôles entre les institutions de l’Etat,
les partis politiques et les organisations de la société civile et l’exclusion
d’une partie importante de celle-ci, tout en marginalisant l’étude des urgences
économiques et sociales (…) et la réflexion sur le nouveau modèle de
développement à mettre en œuvre pour rompre avec celui qui prévalait sous
l’ancien régime», il est nécessaire de répondre à une question essentielle: «de
quel Etat la Tunisie a besoin pour que la transition s’oriente vers la
démocratie?».
Pour ce faire, la 21ème université d’été de l’ACMACO sera structurée en trois
parties. La première cherchera à définir l’État stratège et à voir s’il «est
possible d’échapper à un mode d’emploi quasi marchand ou néolibéral» de ce
concept.
La deuxième réfléchira sur les liens de partenariat que «peut et doit cultiver
l’État stratège avec les acteurs de la société civile, notamment en mettant en
lumière l’État stratège soucieux d’élaborer (co-construction) et de mettre en
application (co-production) des politiques publiques en favorisant la
participation des acteurs de la société civile».
La troisième partie «mettra de l’avant l’idée que la conception de l’État
stratège partenaire de la société civile, évoquée, n’est pas une construction
théorique et abstraite sans résonance dans notre histoire».