état de South Australia (Photo : Bhp Billiton) |
[19/08/2014 09:36:24] Sydney (AFP) Le géant minier BHP Billiton a annoncé mardi son intention de scinder ses activités pour se concentrer sur le minerai de fer et le cuivre et dégager 3,5 milliards de dollars US de gains de productivité supplémentaires.
Lancé dans une chasse aux coûts opérationnels après de dispendieux investissements dans un contexte de baisse des cours des métaux, le groupe anglo-australien a fait cette annonce à l’occasion de la publication de ses résultats annuels.
Il a fait état d’un bénéfice net en hausse de 23,2%, à 13,83 milliards de dollars, sur l’exercice 2013-2014, grâce aux mesures d’économie et d’amélioration de la productivité déjà engagés.
Son chiffre d’affaires s’est affiché en hausse de moins de 2%, à 67,2 milliards de dollars, mais ses coûts opérationnels (hors éléments financiers) ont diminué de 7% sur un an, à 46 milliards.
Il s’agit de la première progression du bénéfice net d’une année sur l’autre depuis 2011. En sus de la réduction des coûts, il s’est nourri de la progression de ses revenus dans le minerai de fer, à 21,3 milliards de dollars (+15%), et dans les secteur du pétrole et de la potasse, à 14,8 milliards (+12%), alors que les revenus du cuivre, du charbon et de l’aluminium/manganèse ont décliné.
Le résultat net est par ailleurs supérieur aux attentes du marché, qui tablait en moyenne sur 13,6 milliards de dollars.
Pour maintenir cette tendance vertueuse, BHP Billiton va créer “une entreprise indépendante mondiale dans les métaux et l’extraction minière par le biais d’une scission” devant être bouclée avant la fin 2015.
“BHP Billiton se mue en une entreprise plus productive et à la structure plus simple, et le projet de scission annoncé aujourd’hui est un grand pas dans cette direction”, a affirmé le patron du groupe, Andrew Mackenzie.
Baptisée NewCo, la nouvelle entité sera resserrée autour d’une “sélection d’actifs de haute qualité” dans l’aluminium, le charbon, le manganèse, le nickel et l’argent. Le tout serait estimé à quelque 20 milliards de dollars australiens (13,4 milliards d’euros).
Cotée à la Bourse de Sydney et basée à Perth (Sud-Ouest), NewCo sera dirigée par l’actuel directeur financier du groupe, Graham Kerr.
– 3,5 milliards de dollars d’économie –
Parmi les actifs censés sortir de BHP figurent la mine de nickel de Cerro Matoso en Colombie, le site australien de Cannington qui produit de l’argent, du plomb et du zinc, la production de charbon thermique en Afrique du Sud et les opérations de coke de charbon dans l’Illawarra, au sud de Sydney, selon l’agence Dow Jones Newswires.
Le groupe BHP Billiton se concentrera de son côté sur ses gisements de minerai de fer, de cuivre, de charbon (métallurgique), de pétrole et de potasse “aux volumes et à la durée de vie exceptionnels”.
“En simplifiant notre portefeuille, nous visons au moins 3,5 milliards de dollars de gains de productivité supplémentaires avant la fin de l’exercice fiscal 2017”, soit en juin de cette année-là, a-t-il précisé.
Le groupe affirme avoir réalisé au cours des 12 mois sous revue des économies de 2,9 milliards de dollars, soit 1,1 milliard de plus que prévu, portant le total des gains de productivité réalisés à 6,6 milliards en deux ans.
BHP avait déjà sorti certains actifs de sa sphère en 2000-2001, lorsqu’il s’était défait de ses activités acier en créant OneSteel et BlueScope.
C’est aussi en 2001 que BHP avait acquis la plupart des activités dont il souhaite désormais se séparer, lors de l’acquisition du britannique Billiton PLC.
Comme les autres grands groupes miniers, BHP a été contraint de déprécier ses actifs de plusieurs milliards de dollars – par exemple des actifs dans le gaz de schiste aux États-Unis – après s’être lancé dans une campagne d’acquisitions surpayées en pleine bulle des matières premières.
L’action BHP a terminé mardi à Sydney à 39,68 dollars australiens, en hausse de 1,35%, avant la publication des résultats et l’annonce du projet de scission