Elizabeth Arden appelle à l’aide un investisseur après des résultats exécrables

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és, le 21 février 2007 à Los Angeles (Photo : Katy Winn)

[19/08/2014 14:57:54] New York (AFP) Le groupe américain de cosmétiques Elizabeth Arden a appelé à la rescousse un investisseur spécialiste du secteur, après avoir dévoilé des résultats exécrables pour son dernier exercice et laissé peu d’espoir pour le début de sa nouvelle année.

Le fonds d’investissement new-yorkais Rhône Capital va acquérir pour 50 millions de dollars d’actions préférentielles et va recevoir des warrants lui permettant d’acheter 2,5 millions d’actions ordinaires, selon un communiqué publié mardi par Elizabeth Arden.

Rhône Capital compte parmi ses faits d’armes d’avoir été l’un des investisseurs derrière la renaissance de Coty, redevenu l’un des plus grands groupes de cosmétiques mondiaux et lui aussi basé aux Etats-Unis.

“Au vu de son expérience significative au sein de notre profession, l’investissement et l’engagement de Rhône Capital dans Elizabeth Arden attestent de son optimisme et de sa foi, que nous partageons, dans les perspectives de l’entreprise”, s’est réjoui le PDG Scott Beattie, cité dans le texte.

Rhône Capital pourra exercer ses warrants au prix de 20,39 dollars par action, à comparer aux 19,61 dollars auxquels le titre s’échangeait lundi soir.

Il devrait ainsi se retrouver avec 7,6% du capital et compte bien accroître sa participation au fil de l’eau, sans toutefois dépasser les 30%.

Ce signe de confiance de Rhône sera bienvenu pour le groupe, qui a vu ses pertes exploser au quatrième trimestre de son exercice décalé (achevé fin juin).

– Effondrement des ventes –

Elizabeth Arden a en effet enregistré une perte nette (part du groupe) de 155,9 millions de dollars sur ces trois mois, contre 5,0 millions l’an dernier à la même époque.

Le résultat ajusté par action, qui exclut les éléments exceptionnels, a été négatif de 1,04 dollar, là où les analystes tablaient sur une perte limitée à 0,34 dollar.

Ces pertes tiennent en premier lieu à l’effondrement des ventes qui ont plongé de 28,4%, à 191,7 millions de dollars, mais aussi à des provisions de nature fiscale et à des coûts de restructuration.

Elizabeth Arden a expliqué avoir souffert du recul “plus prononcé qu’attendu” de certaines fragrances destinées à un public jeune, comme celles vendues sous le nom de Justin Bieber et Taylor Swift.

Sur l’ensemble de l’exercice écoulé, le groupe a perdu 145,7 millions de dollars sur des ventes de 1,1 milliard de dollars.

Il ne se montre pas très optimiste pour l’exercice en cours, notant que son premier trimestre “devrait faire face aux mêmes facteurs que ceux qui ont affecté (sa performance) lors des récents trimestres”.

En terme de ventes, le groupe continue de faire face à des “vents contraires”, en raison d’un moins grand nombre de nouveautés mises sur le marché que l’an dernier. Mais Elizabeth Arden espère une amélioration de sa situation, tant en terme de ventes que de rentabilité opérationnelle, en seconde moitié d’année.

Le communiqué du groupe ne donne guère de détails sur le plan de restructuration annoncé au printemps après une première déconvenue au niveau de ses résultats financiers.

Les investisseurs ont très mal reçu ce flou, le titre Elizabeth Arden plongeant de 25% dans les premières transactions sur le Nasdaq, où il est coté, à 14,72 dollars. A ce prix, le groupe ne vaut plus que 445 millions de dollars, ayant vu sa capitalisation divisée par trois en l’espace d’un an.

L’entrée au capital d’un investisseur de référence comme Rhône pourrait aussi sonner le glas de l’espoir de cession du groupe, qui avait été alimenté en mai dernier par le recrutement de la banque d’affaires Goldman Sachs pour “explorer les options stratégiques visant à accroître la valeur” de l’entreprise pour ses actionnaires.

La possible mise sur le marché d’Elizabeth Arden avait notamment suscité l’intérêt officiel de la société coréenne LG Household & Healthcare.