Japon : 5% des adultes dépendants au jeu, presque autant à internet

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” (Photo : Lionel Bonaventure)

[21/08/2014 06:08:25] Tokyo (AFP) Quelque 5% des adultes japonais présentent une dépendance aux jeux et presque autant à internet, une pathologie en forte croissance dans un environnement propice au développement de ce type de comportements, a révélé une étude rendue publique mercredi.

Environ 5,36 millions de Nippons de 20 ans et plus (dont 4,4 millions d’hommes) ne peuvent s’empêcher de jouer, essentiellement aux “pachinko” et “pachinslot”, sortes de billards verticaux et de jack-pot, dans des salles dédiées assourdissantes et enfumées que l’on trouve partout au Japon.

Selon l’étude conduite par Susumu Higuchi, directeur d’un centre hospitalier spécialisé dans les addictions, “dans la plupart des pays du monde, environ 1% des adultes ont une addiction aux jeux, et par comparaison, la proportion au Japon est très élevée”.

Et ce même document, établi pour le compte du ministère de la Santé à partir de 4.153 réponses, de mettre en cause la présence de ces espaces de “pachinko” à tous les coins de rue.

Les résultats de l’enquête, publiée en partie dans la presse nippone, sont révélés alors que le gouvernement projette d’autoriser les casinos au Japon, “ce qui pourrait aggraver la situation”, souligne l’auteur.

Par ailleurs, les mêmes recherches montrent que 4,20 millions d’adultes nippons (50% de plus que cinq ans plus tôt) sont dépendants à internet, dont 1,20 million “de façon maladive”. Ils sont incapables de réduire volontairement leur temps de navigation pour lequel ils sacrifient leur vie sociale, professionnelle et familiale.

“En cinq ans, l’adoption des smartphones s’est amplifiée, et les contenus en ligne se sont étoffés de sorte que l’on peut supposer que cela a accru le nombre d’utilisateurs dépendants”, juge le chercheur Higuchi.

Quelque 4,5% des hommes et 3,5% des femmes seraient dans cette situation, particulièrement dans la tranche des 20-39 ans.

Face à ces dépendances, l’alcoolisme apparaît presque mineur dans l’archipel: il n’y aurait “que” 1,09 million d’individus pathologiquement accoutumés à la boisson.