Zone euro : la reprise se poursuit mais est plus fragile que jamais

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indice PMI (Photo : Daniel Roland)

[21/08/2014 11:38:12] Bruxelles (AFP) La reprise de l’activité privée se poursuit dans la zone euro malgré un repli en août par rapport à juillet, mais elle reste fragile, a annoncé jeudi le cabinet Markit, qui publie l’indice PMI.

Le PMI composite de la zone euro s’est établi à 52,8 points selon une première estimation, contre 53,8 en juillet. Lorsqu’il dépasse les 50 points, cela signifie que l’activité progresse, tandis qu’elle se replie s’il est inférieur à ce seuil.

L’indice s’inscrit désormais à un niveau supérieur à 50 points pour le 14e mois consécutif, souligne Markit.

“L’économie de la zone euro affiche une progression stable en août, la région semblant connaître un nouveau rebond après l’annonce des chiffres décevants du PIB de la zone de la monnaie unique”, souligne Rob Dobson, économiste à Markit.

Toutefois, tempère-t-il, “avec un indice PMI en léger repli à 52,8, la croissance de la région ne devrait atteindre que 0,3% à 0,4% au troisième trimestre. Il est donc peu probable que le marché de l’emploi se redresse de manière significative”.

L’économiste note plusieurs points positifs, comme le fait que l’Allemagne “enregistre une croissance solide” et que “l’économie française se stabilise après une brève période de contraction”. En Allemagne, l’indice est passé de 55,7 en juillet à 54,9 en août, tandis qu’en France, il est remonté de 49,4 à 50,0.

En dehors du noyau franco-allemand, l’amélioration se poursuit: l’activité augmente pour le 13e mois consécutif et l’emploi progresse légèrement.

En août, l’activité a progressé aussi bien dans l’industrie manufacturière que dans le secteur des services, même si la croissance ralentit dans les deux secteurs.

Pressions sur la BCE

Mais Markit qualifie la reprise de “modérée et fragile”, trop faible pour inciter les entreprises à embaucher suffisamment pour avoir un effet sur la courbe du chômage. Sans compter que les incertitudes économiques et géopolitiques freinent aussi la création de postes.

De manière générale, les économistes ne se montrent guère enthousiastes devant les chiffres publiés par Markit. Le consensus tablait sur un ralentissement moins marqué, avec un indice à 53,4.

“L’indice est à son niveau le plus bas cette année”, souligne Jennifer McKeown, de Capital Economics, même s’il est “trop tôt pour commencer à spéculer sur un retour en récession”. L’indice manufacturier, à 50,8, est à son plus bas niveau depuis 13 mois, pointe son collègue Martin Van Vliet, de la banque ING.

Cette évolution “pourrait signifier que la crise russo-ukrainienne a un impact sur l’activité manufacturière qui dépasse les seuls liens commerciaux directs”, selon lui.

Pour ces trois économistes, ce nouvel indice PMI va ajouter de la pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle prenne de nouvelles mesures de soutien à l’économie de la zone euro.

“Nous pensons toutefois que la BCE va rester attentiste dans les prochains mois, pendant qu’elle évalue l’impact des mesures de stimulation de l’économie lancés en juin”, notamment son programme de prêts ciblés à très long terme (TLTRO) qui doit permettre aux banques de se refinancer à des conditions avantageuses, anticipe Martin Van Vliet.