être récolté à Thiepval, dans la Somme, le 21 août 2014 (Photo : Philippe Huguen) |
[21/08/2014 17:09:28] Paris (AFP) La France, premier exportateur européen de blé, a dû acheter du blé britannique et lituanien pour pallier la mauvaise qualité de sa récolte et pouvoir ainsi fournir ses grands clients étrangers, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Le port de Rouen a reçu cette semaine un chargement de 27.000 tonnes de blé en provenance de Lituanie et un autre de 4.400 tonnes venu du Royaume-Uni, a déclaré à l’AFP un porte-parole du port, le premier pour l’exportation de céréales en Europe.
Il y a habituellement “très peu d’importations de ces pays”, a-t-il noté.
A Dunkerque, 3.000 tonnes de blé britannique ont été déchargées en début de semaine et d’autres livraisons ne sont “pas exclues”, selon Damien Vercambre, de la société de courtage Inter-Courtage, basée dans la ville portuaire du Nord.
Selon lui, il ne s’agit pas d’utiliser ce blé pour la consommation intérieure dans l’Hexagone, mais d'”améliorer la qualité des chargements vers les pays clients de la France”, Algérie en tête, avec qui de nombreux contrats avaient déjà été passés en prévision de la récolte de cet été.
La récolte française de blé pour la meunerie a été gâchée cet été par une conjugaison exceptionnelle d’intempéries, qui ont dégradé la qualité des grains, lui laissant peu d’espoir de trouver des acquéreurs sur le marché international.
Pour honorer leurs contrats, les exportateurs français doivent donc mélanger du blé de bonne qualité au blé plus médiocre livré par les agriculteurs.
Le Royaume-Uni, qui produit habituellement du blé fourrager utilisé pour nourrir les animaux, a bénéficié d’une météo moins mauvaise, qui lui permet de récolter du blé apte à être transformé en pain, souhaité par les pays importateurs.
Mais la récolte n’y est pas encore terminée et “tout ne sera pas bon en Angleterre”, prévient Damien Vercambre, qui souligne que les échanges continuent à se faire dans les deux sens.
“Deux bateaux de 5.000 tonnes de blé sont prêts à partir de Caen vers les meuniers anglais”, affirme-t-il.