Accor affiche de bons résultats au 1er semestre, mais souffre en France

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hotellerie (Photo : Eric Piermont)

[26/08/2014 09:04:25] Paris (AFP) Le groupe français Accor, sixième groupe hotelier mondial, s’est fixé mardi des objectifs ambitieux pour 2014 après un bond de 76% de son bénéfice net au premier semestre à 60 millions d’euros, mais continue de faire face à une activité “morose” en France.

Ces résultats “sont bons et reflètent la dynamique positive engagée par le groupe et la forte mobilisation des équipes dans le développement de notre nouvelle stratégie”, a affirmé Sébastien Bazin, à la tête du groupe depuis un an, lors d’une conférence téléphonique.

Le leader européen de l’hôtellerie a affirmé dans un communiqué qu'”à ce stade, il n’a pas noté d’élément de nature à infléchir les tendances d’activité observées depuis le début d’année”.

– Reprise en Europe du sud –

Accor enregistre en effet des performances “solides, en particulier au Royaume-Uni, Bénélux et Europe centrale”, avec un résultat d’exploitation en hausse de 17,2%, tandis que “la zone Méditerranée, Moyen-Orient, Afrique tire profit de la reprise confirmée en Europe du Sud, avec (un résultat d’exploitation de) 13 millions, contre 1 million l’année dernière. L’Asie-Pacifique a une croissance solide de 23,3% et les Amériques de 21,5%”, a détaillé M. Bazin.

En revanche, la France, qui reste pénalisée par la hausse de la TVA depuis le 1er janvier et par une activité morose, a une activité “toujours ralentie, avec un résultat d’exploitation en recul de 3,6%”, a-t-il souligné.

La France représente 35% du chiffre d’affaires d’Accor.

La situation de l’Hexagone est “complexe à prédire et à anticiper. Le premier semestre a démontré que c’est la seule zone dans laquelle nous sommes aujourd’hui en décroissance et nous nous attendons à ce que cette activité tourne toujours au ralenti sur le deuxième semestre”, a regretté le dirigeant, ajoutant que le groupe “n’anticip(e) pas un rebond très important de l’activité” dans ce pays.

“Malgré une situation complexe en France, le groupe est engagé sur des tendances positives, ce qui nous permet d’avoir un objectif de résultat d’exploitation pour 2014 situé dans une fourchette entre 575 millions d’euros et 595 millions”, a cependant pointé Sébastien Bazin, affirmant que “toutes les conditions sont réunies pour aller de l’avant et atteindre nos objectifs”.

Cette fourchette pour le résultat d’exploitation annuel est “suffisamment large pour répondre aux impondérables et à quelques points de surprise sur certains de ces marchés (Russie et Afrique, ndlr)”, a précisé le financier Sébastien Bazin, affirmant que le groupe est “confiant sur cette fourchette”.

Sur le premier semestre, son résultat d’exploitation s’élève à 219 millions d’euros (contre 198 millions d’euros au premier semestre 2013).

Le chiffre d’affaires du leader européen de l’hôtellerie a lui reculé de 1,8% à 2,59 milliards d’euros sur le premier semestre, avait annoncé le groupe mi-juillet.

– En France, les rachats de murs continuent –

La stratégie du groupe adoptée depuis l’arrivée de M. Bazin s’organise autour de deux métiers “historiques”: l’un chargé de la gestion des hôtels (HotelServices) et l’autre de la propriété immobilière (HotelInvest).

Sur ce dernier volet, Accor a opéré fin mai un tournant stratégique en récupérant une partie des murs de ses établissements pour 900 millions d’euros, après plusieurs années passées à monétiser ces actifs jugés à l’époque insuffisamment valorisés par le marché.

Continuant sur cette lancée, le groupe a annoncé mardi avoir racheté les murs de 13 hôtels au Royaume-Uni, situés principalement à Londres et dans le nord de l’Angleterre, pour un montant de 89 millions d’euros. Ce portefeuille d’établissements dans la gamme des hôtels économiques est composé de 12 ibis et 1 ibis budget (1.194 chambres), qu’il exploitait en location variable (c’est-à-dire avec des loyers indexés sur le chiffre d’affaires) depuis 2011.

Concernant HotelInvest, “il faut continuer le travail de rationalisation du portefeuille d’actifs, rester attentifs aux opportunités d’achats d’actifs pour conforter notre position de premier investisseur hôtelier en Europe, renforcer nos parts de marché et accentuer notre développement sur les zones en très forte croissance”, a dit le PDG.

Quant à HotelServices, M. Bazin a insisté sur l’importance de répondre au nouveau “défi” de l’industrie hôtelière, en matière d’innovation numérique et distribution”.

A ce sujet, Vivek Badrinath, ancien de chez Orange nommé en janvier directeur général adjoint chargé du marketing, du numérique, de la distribution et des systèmes d’information d’Accor, présentera le 30 octobre un plan numérique “ambitieux”.

Accor, qui se situe à la 6ème place du classement hôtelier mondial, exploite sous ses marques Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis ou encore HotelF1, 3.600 hôtels et 450.000 chambres.