ée (Photo : Fred Dufour) |
[27/08/2014 13:11:36] Bruxelles (AFP) La France doit “accélérer” les réformes et il n’y a “pas de temps à perdre”, a affirmé mercredi la Commission européenne, après la nomination d’un nouveau gouvernement Valls purgé de l’aile gauche du PS.
Il est “important que le Premier ministre ait confirmé l’engagement du gouvernement de maintenir le cap des réformes, essentielles pour que la France relance la croissance, l’emploi de façon durable”, a déclaré Simon O’Connor, porte-parole du commissaire européen chargé des Affaires économiques, Jyrki Katainen.
“Il n’y a pas de temps à perdre, il est urgent que la France (…) accélère sur les réformes structurelles pour relancer la croissance, augmenter la compétitivité, relancer l’emploi de façon forte et durable”, a-t-il ajouté.
Arnaud Montebourg, qui dénonçait la politique d’austérité imposée, selon lui, par l’Allemagne et Bruxelles, a été remplacé au ministère de l’Économie par Emmanuel Macron, ancien banquier d’affaires et un des inspirateurs de la politique pro-entreprise prônée par le président, François Hollande.
Interrogé pour savoir comment serait accueilli par la Commission un éventuel dérapage du déficit public pour 2014 et 2015 par rapport à la limite de 3% fixée par le pacte de stabilité, M. O’Connor a rappelé que “ce qui sera fondamental, ce sera le respect de l’effort (budgétaire) mesuré en termes structurels”.
La Commission a déjà à plusieurs reprises expliqué qu’elle mesurerait l’effort des pays en fonction des réformes structurelles engagées, et pas en se fondant uniquement sur le chiffre du déficit budgétaire.
Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a prévenu mi-août que le déficit public français dépasserait 4% du produit intérieur brut cette année, contre 3,8% prévus, en raison de la faiblesse de la croissance, ce qui rend d’autant plus improbable un retour sous les 3% en 2015.
“Nous avons conclu lors de notre dernière analyse au printemps que la France était en train de faire l’effort demandé pour cette année”, a déclaré M. O’Connor. “Nous regarderons à l’automne l’évolution de la situation mais, pour cela, il faudra avoir des engagements concrets qui seront présentés dans le projet de budget 2015”, a-t-il dit.
Les pays de la zone euro doivent présenter à la Commission d’ici au 15 octobre leurs projets de budget 2015. L’exécutif européen, qui s’attend à ce que la France le fasse dès septembre, s’appuiera sur ces projets de budget pour peaufiner ses prévisions de croissance qu’elle publiera début novembre.
Ensuite, “mi-novembre, nous présenterons nos opinions détaillées sur chacun de ces plans budgétaires en les regardant du point de vue de leur compatibilité avec les objectifs fixés et agréés entre chacun des Etats et le Conseil européen”, a rappelé M. O’Connor.