Allemagne : le marché du travail épargné par les tensions géopolitiques

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ère allemande Angela Merkel passe devant le drapeau allemand, le 7 avril 2014 lors de la foire industrielle de Hanovre (Photo : Johannes Eisele)

[28/08/2014 12:12:27] Francfort (AFP) Préservé pour le moment des incertitudes générées par les conflits qui agitent la scène internationale, le marché du travail allemand a démontré une fois de plus sa robustesse au mois d’août.

Le taux de chômage de la première économie européenne, corrigé des variations saisonnières (CVS), est resté stable à 6,7%, a annoncé jeudi l’Agence pour l’emploi. Il stagne depuis le mois de mars à ce niveau faible au regard de celui enregistré dans les autres pays européens.

Toujours en données CVS, le nombre de chômeurs en Allemagne a enregistré une hausse surprise de 2.000 personnes en août sur un mois, après un recul de 12.000 en juillet. Le consensus d’analystes réalisé par l’agence Dow Jones Newswires escomptait une nouvelle baisse, de 5.000 personnes.

En chiffres bruts, plus suivis dans le débat public allemand, le taux de chômage a continué de remonter en août, à 6,7% après 6,6% en juillet et 6,5% en juin. Le nombre de chômeurs a progressé de 30.000 personnes sur un mois pour atteindre 2,902 millions de personnes.

“L’évolution positive du marché du travail se poursuit”, a commenté dans un communiqué le président de l’Agence pour l’emploi, Frank Weise, qui n’attend “pas de changements dans un futur proche”.

Les spécialistes se montrent également plutôt sereins.

Une hausse du nombre de chômeurs “est courante en cette période de vacances”, a indiqué Stefan Kipar, analyste de Bayern LB. “En 2014, les vacances d’été sont même tombées plus tard que d’habitude”, précise-t-il, et au mois d’août tous les Etats régionaux se sont retrouvés en vacances en même temps, ce qui est inhabituel dans le pays.

“Le chômage allemand a progressé de manière inattendue, mais marginale”, analyse Johannes Gareis, de Natixis.

“Pour l’instant, le robuste marché du travail allemand reste largement épargné par les incertitudes extérieures”, juge Christian Schulz, économiste pour la banque Berenberg.

“Toutefois, le récent recul de la confiance des consommateurs suggère que même si les fondamentaux de la dépense des ménages demeurent solides, l’incertitude émanant de la crise dans l’est de l’Ukraine rend également les ménages plus prudents, si bien que la dépense pourrait faiblir, au moins temporairement”, estime-t-il.

Pour M. Kipar, la consommation privée devrait “rester l’un des principaux piliers de la conjoncture allemande”, en berne au deuxième trimestre mais appelée à se reprendre au second semestre.

Si affaiblissement du marché du travail il y a, en cas d’absence de détente au niveau géopolitique, ce sera au plus tôt vers la fin de l’année, pronostique l’analyste de Bayern LB, comme certains de ses confrères. “Mais même là, le frein mis à la consommation privée ne devrait être que limité en raison de la nette hausse des salaires récemment et de taux d’intérêt qui restent bas”, poursuit-il.

Face aux tensions en Ukraine, l’optimisme des consommateurs allemands s’est étiolé en août, selon le baromètre GfK publié mercredi, rejoignant ainsi celui des entrepreneurs et des milieux financiers du pays, dont le moral a chuté ces derniers mois.