Des monticules contenant des terres rares sur le port de Lianyungang, en Chine, le 5 septembre 2010 |
[28/08/2014 16:07:51] Tokyo (AFP) Le Japon va importer des terres rares en provenance d’Inde où les deux pays produiront conjointement ces métaux essentiels pour les produits de haute technologie, affirme jeudi le quotidien économique Nikkei.
Cette décision marque la volonté de l’archipel de réduire sa dépendance à la Chine, qui lui fournit 60% de ces ressources, sur fond de relations bilatérales extrêmement tendues.
Elle devrait être officialisée lundi prochain à l’occasion de la visite au Japon du nouveau Premier ministre indien Narendra Modi, précise le journal nippon.
Le contrat entre Indian Rare Earths, une filiale gouvernementale placée sous le contrôle du Département à l’énergie atomique, et la maison japonaise de commerce Toyota Tsusho en vue de la production de ces terres rares, sera ensuite conclu dans la foulée.
De 2.000 à 2.300 tonnes de terres rares, soit environ 15% de la demande japonaise, seront livrées chaque année, avec un démarrage des importations dès le mois de février, selon la même source.
La compagnie indienne utilisera des minerais d’uranium et de thorium pour fabriquer des alliages, à partir desquels Toyota Tsusho produira du néodyme (pour voitures électriques et hybrides), du lanthane, du cérium et du praséodyme.
Contacté par l’AFP, un porte-parole du groupe japonais a confirmé qu’un accord était proche. “Nous sommes dans la phase finale”, a-t-il dit, soulignant que “les négociations s’étaient accélérées depuis le changement de pouvoir en Inde”.
Le Japon a déjà signé des accords similaires avec le Vietnam et le Kazakhstan, rappelle le Nikkei.
Jusqu’à récemment, le Japon dépendait de la Chine à hauteur de 90% pour ce marché. Cependant, depuis la mise en place par son voisin de quotas d’exportation en 2011, l’archipel cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement. Des blocages de livraisons nippones avaient aussi échaudé Tokyo après un incident en 2010 autour d’îlots disputés en mer de Chine orientale.
Désormais, 60% des importations japonaises de terres rares viennent encore de Chine qui détient un quasi-monopole sur la production mondiale de ces ressources, alors qu’elle n’abrite que 23% des réserves.
Par ailleurs, l’utilisation au Japon de terres rares a pu être diminuée grâce à des matériaux de remplacement et au recyclage.
Ensemble de 17 métaux, les terres rares sont des éléments chimiques qui entrent dans la composition de nombreux produits des industries des techniques de pointe: moteurs électriques, smartphones, éoliennes ou encore ampoules à basse consommation.