Wall Street compte sur les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis

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à Wall Street (Photo : John Moore)

[30/08/2014 14:35:22] New York (AFP) Confiante dans la santé de l’économie américaine, Wall Street espère que les chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis l’aideront à rester tout aussi prisée des investisseurs mondiaux, tout en surveillant l’Ukraine et la Banque centrale européenne (BCE).

Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a grignoté 0,11%, clôturant à 17.098,45 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 0,50% à 4.580,27 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500, le plus regardé par les investisseurs, a pris 0,33% à 2.003,37 points, un nouveau record.

La semaine prochaine sera écourtée d’un jour, les marchés financiers américains restant fermés lundi en raison de la fête du Travail (“Labor Day”) aux Etats-Unis.

Forte d’une économie américaine qui, selon la plupart des observateurs, “va bien”, quand l’activité européenne tousse encore et que les foyers de tensions géopolitiques se multiplient, la place financière new-yorkaise fait l’objet de beaucoup de convoitises.

Ses niveaux très élevés tendent à susciter moins d’inquiétudes qu’au printemps, quand les craintes de survalorisation du marché étaient nombreuses, et les records, fréquents, de ses indices, sont ouvertement célébrés

Le palier des 2.000 points atteint pour la première fois cette semaine par le S&P 500 “n’est qu’un chiffre” certes, “comme un anniversaire”, note Jack Ablin, de BMO Private Bank. Mais, “c’est aussi une récompense, un peu comme un diplôme” après des bénéfices, des chiffres d’affaires et des liquidités supérieurs aux attentes.

“La solidité de la croissance américaine a été sous-estimée en première partie de l’année et les indicateurs avancés, sur le logement, les biens durables, l’activité manufacturière, sont très forts”, remarque Stéphane Ventilato, de IMI Securities.

Une croissance que le marché s’attend à voir durer, selon lui, “dans les entreprises et dans le pays”, ajoutant “ne rien voir la semaine prochaine capable d’ébranler une telle conviction, pas même l’Ukraine”.

– Retour de vacances –

La dégradation des tensions dans la crise ukrainienne, avec l’engagement de forces russes dans des opérations militaires dans le pays, n’a en effet pas “joué un rôle très important” à Wall Street, observe Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis, à New York.

On remarque “une certaine accoutumance aux risques géopolitiques”, note-t-il, même si “cela peut toujours revenir” sur le devant de la scène.

En outre, malgré les nombreux signes d’embellie économique, le marché ne semble pas succomber aux craintes d’un resserrement anticipé de la politique monétaire américaine et montre “une forme de résistance”, souligne Evariste Lefeuvre.

Des taux d’intérêt directeurs bas favorisent l’emprunt et permettent l’afflux d’argent dit “facile” sur le marché.

La Réserve fédérale n’a pourtant pas exclu la semaine dernière une hausse de ses taux en cas de nouvelle amélioration de l’emploi.

Les chiffres sur le marché du travail américain en août seront ainsi directement sous le feu des projecteurs vendredi.

“On va regarder la dynamique de l’emploi”, précise M. Lefeuvre, selon qui le consensus se situe autour de 200.000 à 215.000 embauches. Et l’attention se portera aussi “de plus en plus sur l’évolution des salaires”, estime-t-il, après des chiffres montrant que les ménages américains se sont un peu serré la ceinture en juillet.

“Au niveau auquel le marché évolue actuellement, il faut en tout cas que ces statistiques soient bonnes pour que la tendance à la hausse se poursuive”, prévient Michael James, de Wedbush Securities.

Les courtiers attendent aussi au tournant la Banque centrale européenne (BCE), spéculant sur un nouveau geste de relance de sa part en pleine menace déflationniste et après des indicateurs en berne.

“On s’attend à ce que la BCE soit offensive”, note M. Lefeuvre, une partie du marché misant sur un programme d’assouplissement monétaire.

Aux Etats-Unis, les indicateurs ISM et Markit sur l’activité manufacturière de la première puissance économique en août mardi et le rapport de conjoncture dit Livre Beige mercredi seront aussi étudiés de très près.

“Mais c’est aussi un retour de vacances, on ne peut pas s’attendre à des volumes spectaculaires”, prévient M. Ventilato.

NasdaqNyse