ée le 1er septembre 2014 (Photo : Alain Jocard) |
[01/09/2014 18:04:50] Paris (AFP) François Hollande et le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi ont exprimé lundi leur convergence en faveur d’une relance de “la demande européenne” face aux risques de déflation, a-t-on indiqué dans l’entourage du président Français à l’issue d’un entretien à l’Elysée.
Les deux dirigeants ont partagé le même “souci concernant la croissance et l’évolution de l’inflation” en Europe, et ils ont convenu de la nécessité de “travailler ensemble sur la demande européenne”, en faisant jouer à la fois les leviers budgétaires et monétaires.
Selon un conseiller de M. Hollande, Mario Draghi “apprécie énormément la volonté de la France d’élever son potentiel de croissance avec les réformes structurelles” prévues dans le pacte de responsabilité.
Cet entretien intervenait alors que M. Draghi est sur la sellette à quelques jours de la réunion de rentrée de l’institution monétaire, sur fond d’inflation toujours plus basse, tombée à 0,3% en août sur un an en zone euro.
Cette situation préoccupe les responsables politiques et monétaires européens.
Il y a quelques jours, le président de la BCE s’est entretenu au téléphone avec Angela Merkel, a confirmé lundi le porte-parole de la chancelière allemande, précisant que c’est M. Draghi qui l’avait appelée.
L’hebdomadaire Der Spiegel rapportait dans son édition de lundi que Mme Merkel s’était “emparée de son téléphone pour interroger M. Draghi” et savoir “ce qu’il avait voulu dire” dans un discours très remarqué aux Etats-Unis le 22 août. Selon M. Seibert, cette version du Spiegel “n’a rien à voir avec la vérité et les faits”.
La plupart des économistes n’attendent aucune décision nouvelle de la part de la BCE jeudi, mais un discours plus offensif de l’Italien.
A Jackson Hole, aux Etats-Unis, M. Draghi a tenu des propos très remarqués, en se disant prêt à “ajuster davantage” la politique monétaire en zone euro. Cela a été interprété par certains comme l’annonce de nouvelles mesures “à l’américaine”, qui pourraient passer par un financement direct des États.
L?Allemagne, très attachée à l’orthodoxie monétaire, s’est employée à tempérer ces propos, son ministre des Finances Wolfgang Schäuble assurant qu’ils avaient été “surinterprétés”.
En France en revanche, l’inflexion de M. Draghi, qui a également réclamé un soutien de la croissance européenne par le biais de la politique budgétaire, touche une corde sensible, en plein débat sur la politique économique du pays.