ée (Photo : Fred Dufour) |
[02/09/2014 08:09:26] Paris (AFP) Le ministre du Travail, François Rebsamen, a demandé mardi à Pôle Emploi de “renforcer les contrôles” pour vérifier que les chômeurs “cherchent bien un emploi”, estimant qu’une “sanction” était nécessaire dans le cas contraire.
“Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi”, a déclaré le ministre sur i-Télé. “Il faut qu’il y ait, à un moment, une sanction”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur la difficulté de pourvoir à certains postes, évalués à 350.000, et sur la possibilité de changer les règles d’indemnisation du chômage, François Rebsamen a rappelé qu’être “chômeur au sens du bureau international du travail” c’est rechercher un emploi.
“C’est négatif pour ceux qui recherchent des emplois d’être à côté de personnes qui ne cherchent pas d’emploi, donc je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles”.
Cette mission, à la portée de Pôle emploi, selon le ministre, nécessite un “état d’esprit différent, des convocations et des vérifications(…) Sinon on est radié”.
“Il n’est pas possible, dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser, qui porte le travail, d’avoir des gens qui” ne cherchent pas d’emploi, a-t-il ajouté, précisant qu’il y en avait mais que ce n’était “pas la majorité”.
François Rebsamen a toutefois nuancé son propos en soulignant les “problèmes de salaires” et “d’adéquation” rencontrés par certains chômeurs auxquels sont censées répondre les “formations prioritaires” mises en place par le gouvernement.
Samedi, le ministre du Travail avait reconnu “un échec” en matière de chômage depuis le début du quinquennat de François Hollande, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité en métropole atteignant le record de 3,424 millions, après neuf mois de hausse consécutive.
Concernant le travail du dimanche, François Rebsamen, a réaffirmé le “principe” du “repos dominical”, en précisant que le mode de réforme, ordonnances ou projet de loi, n’avait pas encore été “arrêté” par le gouvernement.
Rappelant qu’on ne connaissait pas “très bien le solde” des emplois créés et détruits par le travail dominical, François Rebsamen s’est dit favorable à des “exceptions, des dérogations à ce principe du repos dominical”. “Il faut en définir précisément les critères (…) dans les zones ultra-touristiques, cela ne me choquerait pas à condition qu’il y ait pour les salariés des compensations et du volontariat”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le projet du gouvernement de procéder par ordonnances sur ce sujet, François Rebsamen a assuré que le débat aurait lieu et que le “véhicule législatif” n’avait pas été “arrêté”.
“Je ne sais pas si cela prendra la forme d’ordonnances, je vois Emmanuel Macron (le ministre de l’Economie, ndlr) cette semaine”, “le principe n’a pas été arrêté”, a dit le ministre du Travail.
Invité à clarifier la position du gouvernement sur cette épineuse question du travail du dimanche, François Rebsamen a répondu : “dans ses grands axes, c’est le rapport Bailly”.
“On va pas refaire un rapport” qui a été “approuvé dans sa très large majorité, par l’ensemble des partenaires sociaux qui ont eu l’occasion de s’exprimer”, a-t-il dit.
Commandé par l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le rapport remis par l’ex-patron de La Poste, Jean-Claude Bailly, en décembre 2013 préconise plus de souplesse concernant l’ouverture des commerces le dimanche, avec notamment la hausse du nombre de dimanches autorisés, qui passerait ainsi de cinq à douze.
Vendredi, le gouvernement avait indiqué qu’il allait recourir à des ordonnances pour le projet de loi sur la croissance, notamment sur le repos dominical. Cette procédure permet de légiférer sans avoir à débattre du détail du texte, en échange d’un accord sur une orientation générale et de limiter le temps accordé au débat.
Redoutant une généralisation sans concertation du travail dominical, les syndicats et des élus de gauche ont critiqué la procédure, dénonçant “un déni de démocratie”.