Le Premier ministre indien Modi courtise les investisseurs à Tokyo

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à un public japonais lors de sa visite à Tokyo, le 2 septembre 2014 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[02/09/2014 11:49:50] Tokyo (AFP) Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a cherché mardi à rassurer les investisseurs japonais, affirmant que son programme réformiste se traduirait par une meilleure gouvernance dans la troisième économie d’Asie.

Lors de la dernière journée d’une visite officielle au Japon, le dirigeant indien a déclaré aux patrons d’entreprises à Tokyo qu’il voulait en finir avec l’image d’un pays mal organisé et dépourvu d’infrastructures.

“Nous avons mis en oeuvre diverses mesures de dérégulation”, a insisté le Premier ministre arrivé au pouvoir en mai dernier.

Il s’exprimait devant un parterre d’hommes d’affaires lors d’une conférence préparée par le groupe d’information économique Nikkei et l’Organisation japonaise du commerce extérieur.

“Les entreprises et les industries ont besoin de stabilité et d’un environnement de croissance. L’Inde est devenue un pays capable d’offrir les deux à la fois”, a assuré M. Modi.

Le nouveau gouvernement indien s’est engagé à améliorer grandement les services aux entreprises et particuliers ainsi que le niveau de confort des foyers.

Il envisage de construire des routes dignes de ce nom, de bâtir un réseau de trains à grande vitesse et d’ouvrir d’autres aéroports.

Par la voix du Premier ministre Shinzo Abe, le Japon a promis à l’Inde des investissements publics et privés ainsi que des aides pour un montant total de 3.500 milliards de yens (25,5 milliards d’euros) au cours des cinq ans à venir. Sont visés un large éventail de domaines : transports, énergie propre, télécommunications, sécurité de l’approvisionnement en eau, industrie agroalimentaire…

Un prêt de 50 milliards de yens (364 millions d’euros) fait partie du lot, en vue de la construction d’infrastructures (voies ferrées, autoroutes et complexes industriels).

Le gouvernement japonais encourage les sociétés nippones à exploiter le potentiel des marchés émergents à croissance rapide comme l’Inde, afin de contrebalancer le manque à gagner intérieur dû au vieillissement de la population et à la dénatalité.

Mais jusqu’à présent les entreprises étrangères, dont des japonaises, ont parfois connu d’amères expériences en Inde.

Le laboratoire pharmaceutique Daiichi Sankyo le sait, qui a investi plusieurs milliards d’euros pour acquérir le géant indien des médicaments génériques Ranbaxy en 2008, mais a dû le revendre en avril dernier. La raison: les produits issus des usines de Ranbaxy ont été interdits aux Etats-Unis en raison du non respect de normes.

En revanche, même s’il a souffert en Inde de crises sociales à répétition, le constructeur d’automobiles Suzuki s’est félicité de son entrée sur le marché indien il y a trois décennies.

“Géographiquement, l’Inde est neuf fois plus grande que le Japon et sa population dix fois supérieure”, a souligné mardi Osamu Suzuki, capitaine d’industrie pour qui “l’économie de cette nation est nécessairement amenée à croître”.