Le chômage de longue durée persiste dans l’OCDE, malgré une timide reprise

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Une rue du centre-ville de Marseille (Photo : Bertrand Langlois)

[03/09/2014 09:10:13] Paris (AFP) Malgré une reprise “modérée” sur le marché du travail en zone OCDE, l’organisation internationale s’inquiète mercredi de la hausse persistante du chômage de longue durée (plus d’un an), appelant les Etats à lutter en priorité contre ce fléau.

Dans son rapport annuel “Perspectives de l’emploi”, publié avant la réunion des ministres du Travail du G20 à Melbourne, l’Organisation de coopération et de développement économiques enregistre un recul “limité mais bienvenu” du chômage. Son taux, qui stagnait à 8,0% jusqu’à fin 2012, est tombé à 7,4% en mai 2014. Il reste toutefois supérieur de 1,8 point au niveau d’avant crise.

La reprise économique – 1,3% de croissance en 2013 mais avec de fortes disparités – “est restée trop faible, dans une large mesure, pour engendrer une nette amélioration de l’emploi”, explique l’OCDE, qui “anticipe une poursuite de la baisse du chômage dans des proportions limitées”, pour atteindre 7,1% au dernier trimestre 2015.

Mais “malgré un certain recul du chômage global, le chômage de longue durée a continué d’augmenter”, alerte l’organisme. Au premier trimestre, 16,3 millions de personnes étaient au chômage depuis plus d’un an, soit plus d’un tiers des 45 millions de chômeurs recensés au total dans les pays de l’OCDE. Les chômeurs de longue durée sont “près de deux fois plus” nombreux qu’en 2007.

Ainsi, aux Etats-Unis, leur proportion a bondi depuis le début de la crise financière, passant de 10% des chômeurs en 2007 à 25,9% en 2013. Ce pourcentage a aussi plus que doublé en Espagne, en Islande ou en Nouvelle-Zélande.

La situation est particulièrement préoccupante en Grèce, où l’on recensait 67,5% de chômeurs de longue durée en 2013 parmi la population au chômage. L’Irlande (60,6%), l’Italie (56,9%) et le Portugal (56,3%) étaient également frappés de plein fouet.

“Cette montée du chômage structurel dans certains pays ne s’inversera peut-être pas automatiquement avec la reprise de la croissance”, prévient l’OCDE.

L’organisation recommande aux pays concernés d’être “particulièrement attentifs” aux populations les plus éloignées de l’emploi, en mettant en place des politiques ciblées. Elle suggère une “approche plus intensive et personnalisée avec, par exemple, des entretiens réguliers en face à face et l’élaboration de plans d’action individuels”.

L’OCDE compte 34 pays membres, dont beaucoup de pays développés (Etats-Unis, Union européenne, Australie, Japon…) et émergents (Mexique, Chili, Turquie…), mais ni la Chine, ni le Brésil, ni l’Inde.