Embargo russe : un manque à gagner important mais limité en France

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égumes (Photo : Philippe Huguen)

[03/09/2014 12:01:00] Paris (AFP) L’embargo russe sur les produits alimentaires occidentaux représente un manque à gagner de plusieurs centaines de millions d’euros pour la France, même si l’impact reste limité grâce notamment à l’implantation d’entreprises tricolores sur place.

En représailles à des sanctions économiques et sur fond de crise ukrainienne, la Russie a décidé début août d’imposer un embargo sur les produits alimentaires occidentaux. Il concerne le b?uf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, ainsi que les fruits et légumes en provenance de l’Union européenne, des États-Unis, de l’Australie, du Canada et de la Norvège.

Mercredi, le ministre de l’Agriculture français Stéphane Le Foll devait justement rencontrer les professionnels du secteur afin de faire un point sur la situation, avant une réunion au sommet à Bruxelles vendredi.

– D’importants marchés perdus –

En 2013, les exportations françaises de produits agroalimentaires vers la Russie ont atteint 619 millions d’euros, selon les douanes françaises. Les douanes russes estiment elles les importations du pays depuis la France à un milliard d’euros de denrées, si on compte les produits ayant transité par d’autres pays de l’Union européenne, rapporte l’Association des industries alimentaires (Ania).

– Mais les vins et spiritueux sont épargnés –

Néanmoins, les vins et spiritueux ne sont pas concernés par l’embargo. Or, ils figurent à la première place des exportations agroalimentaires françaises vers la Russie avec 145 millions d’euros de bouteilles vendues, selon des chiffres d’Ubifrance datant de 2012.

Interrogé lors d’une récente conférence de presse sur un éventuel élargissement de l’embargo aux vins et spiritueux, le directeur général délégué de Pernod Ricard, Alexandre Ricard, disait “suivre la situation de près au jour le jour”. Le numéro deux mondial des spiritueux réalise 3% de son chiffre d’affaires mondial en Russie et il produit sur place un tiers des bouteilles qui y sont vendues.

– Les entreprises qui produisent sur place sauvent la mise –

La Russie est par exemple le premier client de Danone et pèse plus de 10% de son chiffre d’affaires mais la célèbre marque de yaourts ne devrait pas être perturbée outre mesure par l’embargo. Pourquoi ? Parce qu’il dispose de 24 usines sur place et il y emploie 13.000 personnes. Et pour conforter sa présence, Danone a même pris le contrôle en 2010 du géant laitier russe Unimilk. Il pèse désormais environ un tiers du marché russe des produits laitiers frais.

Beaucoup d’autres entreprises agroalimentaires françaises ont investi et produisent sur place, à l’image du géant des produits laitiers Lactalis ou du producteur de conserves de légumes et de surgelés Bonduelle.

– La France moins touchée que d’autres –

La France n’est que le 8e fournisseur alimentaire du pays, derrière le Brésil, l’Allemagne, l’Ukraine, les Pays-Bas, la Chine, les États-Unis et la Turquie.

Sources: Ubifrance, ministère de l’Agriculture, Danone