Une taxe de séjour sur l’hôtellerie de luxe à l’étude

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érémonie le 25 août 2014 (Photo : Joel Saget)

[03/09/2014 15:55:35] Paris (AFP) Le gouvernement et la Ville de Paris travaillent à la création d’une taxe de séjour qui touchera l’hôtellerie très haut de gamme, a affirmé mercredi la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) sur Europe 1.

Selon l’édile, qui a rencontré mardi le Premier ministre Manuel Valls, celui-ci est “plus qu’ouvert” à cette nouvelle taxe, qui permettrait d’abonder les caisses de l’Hôtel de Ville, à l’heure où l’Etat veut réduire ses dotations.

“Nous sommes en train de travailler ensemble sur un dispositif qui devrait être présenté à l’Assemblée nationale, et qui ne touchera pas la petite hôtellerie parce qu’il ne s’agissait pas de cela, mais en revanche la grande hôtellerie, et notamment les palaces et les hôtels cinq étoiles”, a assuré la maire.

Mi-juillet, l’Assemblée avait rejeté un relèvement du plafond de la taxe de séjour, à la demande du gouvernement, et avec les voix d’une partie de la droite.

L’Umih, le principal syndicat de l’hôtellerie et de la restauration et le GNC (chaînes hôtelières) se sont “étonnés”, dans un communiqué commun, “des dernières déclarations d?Anne Hidalgo qui annonce la préparation, avec Matignon, d?une taxe sur la +grande hôtellerie+, alors que le Quai d?Orsay mène actuellement un travail de concertation avec les professionnels du tourisme”.

Une vingtaine d’acteurs du secteur du tourisme devaient en effet se réunir mercredi en fin de journée autour du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius pour une première réunion du Conseil de la promotion du tourisme, chargé de proposer une stratégie pour le tourisme en France à l’horizon 2020.

“Apprendre par voie de presse que tout serait en réalité déjà joué d?avance alors que le Quai d?Orsay, mène actuellement un travail de concertation avec tous les acteurs du tourisme, nous replonge dans les travers dont nous pensions être sorti”, ont tempêté Roland Héguy, président confédéral de l’Umih, et Jacques Barré, président du GNC, cité dans ce communiqué.

De son côté, Didier Chenet, co-président du Groupement national des indépendants (GNI), a lui estimé que “plutôt que d’aller chercher quelques euros qui rapporteront peu, il faudrait mieux faire entrer dans le circuit financier fiscal les 30.000 logements loués à Paris en toute illégalité et pour lesquels la mairie ne touche aucune taxe de séjour”, a-t-il martelé.

Interrogée sur l’extension du travail le dimanche -autre pomme de discorde entre la mairie et le gouvernement-, Anne Hidalgo d’est dite défavorable à une modification de la loi par voie d’ordonnances, comme l’envisage le gouvernement.

La maire de Paris a rappelé avoir mis en place une mission d’information et d’évaluation, qui doit rendre ses conclusions en novembre.

Hostile à une “généralisation” du travail le dimanche, Mme Hidalgo est ouverte à l’extension des zones touristiques de la capitale (où le travail le dimanche est possible), voire à “la création de nouvelles zones touristiques”, à condition que les employés concernés bénéficient de “compensations salariales”, et que soit pris en compte “l’avis des riverains”.

Il existe actuellement sept zones touristiques à Paris. Sauf accord de branche ou d’entreprise, la loi prévoit que l’employeur puisse y exiger des salariés qu’ils travaillent le dimanche, sans majoration du salaire horaire.