Si les gouvernements parviennent à susciter un consensus sur l’urgence de la question de la croissance économique, la mise en œuvre rapide des politiques déjà présentées (FMI/Transitions au Moyen-Orient: une longue route difficile 2) pourrait accélérer le taux de croissance dans les Pays Arabes en Transition (PAT). Mais ce «regain de croissance» devra être soutenu, souligne l’étude du Fonds Monétaire International (…), par un ensemble de politiques complémentaire.
En supposant que l’investissement demeure la principale locomotive de la croissance dans le futur proche, en élever le niveau dans l’industrie et les services marchands «sera bon pour la productivité, l’innovation, le commerce et, naturellement, l’emploi». Et pour atteindre ces objectifs, les pays concernés devront adopter une «approche en plusieurs volets convenablement adaptée à leurs circonstances individuelles», recommande l’étude.
La recherche suggère qu’un meilleur environnement des affaires est positivement corrélé avec l’investissement et la croissance. Car un tel environnement «facilite l’entrée et la sortie des entreprises, rend plus facile l’obtention de contrats de construction, de licences et permis, et est propice à l’exécution des contrats, et la résolution des procédures d’insolvabilité et constitue un environnement dans lequel les services publics essentiels sont rentables et facilement disponibles».
Bien que d’autres pays (Chine, Inde, Turquie, Indonésie et Brésil, mal positionnés dans le classement Doing Business de la Banque mondiale), et Arabie Saoudite aient réussi à «performer» respectivement en dépit d’obstacles au démarrage en affaire et à l’obtention de permis, et d’un cadre juridique faible, et sans une amélioration correspondante en matière d’entrée, de productivité et d’investissement, les PAT ont tout à gagner «à abaisser les barrières auxquelles sont confrontées les entreprises existantes et les potentiels entrants».
Et dans ce domaine, c’est la Tunisie qui tire le mieux son épingle du jeu, puisque classée en 50ème position en 2013, loin devant la Chine et l’Inde, le Maroc (97ème) la Jordanie (106ème) et l’Egypte (109ème).
Toutefois, l’expérience internationale démontre, rappelle le rapport, que l’amélioration de l’environnement des affaires doit être complétée par des actions vigoureuses dans trois domaines: réforme des entreprises publiques et développement du secteur privé, des politiques industrielles compatibles avec le marché et l’entreprenariat.
D’abord, les PAT ont besoin de «réduire le rôle des entreprises publiques (y compris celles gérées par des militaires) et de limiter le pouvoir de marché des entités parapubliques dirigées ou contrôlées par des membres ou des alliés d’affaires proches du régime».
Ensuite, des politiques industrielles adéquates –avec notamment le renforcement de la recherche et l’utilisation des achats publics comme un moyen de maturation d’une nouvelle technologie (dans les énergies renouvelables, par exemple)- peut «donner une impulsion supplémentaire aux efforts destinés à augmenter l’investissement privé et à attirer de nouveaux acteurs, qu’ils soient locaux ou étrangers».
Enfin, l’entreprenariat qui conditionne la réussite du «mix» de politiques décrites ci-dessus. Car l’«approvisionnement» en entreprenariat «détermine combien d’entreprises sont démarrées, le rythme de croissance et d’entrée du marché de l’export pour celles existantes, et si de nouvelles idées et technologies sont maîtrisées et transférées au marché».
(A suivre)