Ukraine : pas d’accord sur les sanctions, réunion extraordinaire des ambassadeurs de l’UE

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Une station de compression de gaz, en Slovaquie (Photo : Joe Klamar)

[08/09/2014 18:24:19] Bruxelles (AFP) Les ambassadeurs des 28 pays de l’UE ont été convoqués pour une réunion extraordinaire lundi en fin de journée sur les sanctions économiques contre la Russie, faute d’accord pour les avaliser dans le délai prévu, a-t-on appris de sources européennes.

“Tous les Etats membres ne sont pas d’accord”, a reconnu une source diplomatique, sans préciser quel Etat ou groupe d’Etats était à l’origine du blocage. La réunion doit porter “sur les modalités d’application des sanctions”, censées entrer en vigueur avec leur publication prévue mardi au Journal officiel de l’Union européenne, a précisé une autre source.

Initialement, la nouvelle batterie de sanctions finalisée vendredi soir devait être adoptée lundi après-midi par une procédure écrite entre les capitales des 28. Le délai a d’abord été repoussé à 16H00 GMT, avant la convocation d’une nouvelle réunion des ambassadeurs à la même heure.

Il s’agit de “trouver une formule qui tienne compte de la situation sur le terrain. Il n’est pas question d’ajourner l’entrée en vigueur mais de mettre en forme” la possibilité pour l’UE de reculer sur ces sanctions en cas d’amélioration de la situation sur le terrain, a indiqué une source européenne.

Le président du Conseil, Herman Van Rompuy, avait mis en avant cette dimension dimanche, en déclarant que l’UE était “prête à revenir” sur ces nouvelles sanctions si le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine était “durable” et/ou si des négociations de paix s’ouvraient.

Les nouvelles mesures doivent notamment restreindre l’accès aux marchés des capitaux pour les grandes compagnies pétrolières russes Rosneft et Transneft, ainsi que les activités pétrolières du géant gazier Gazprom, a-t-on appris de source européenne. Le but est de compliquer leur capacité à se financer de manière autonome “pour contraindre l?Etat russe à mettre la main à la poche”, a-t-elle commenté.

Elles renforcent aussi celles adoptées fin juillet en matière de ventes à la Russie de biens à double usage civil et militaire, et de technologies sensibles dans le secteur de l’énergie.

La République tchèque et la Slovaquie s’étaient opposées la semaine dernière à un durcissement trop important des sanctions, mais leurs gouvernements s’étaient déclarés satisfaits samedi du train de mesures approuvé la veille.

Soupçonnée d’obstruction pour son hostilité à des sanctions qu’elle juge contre-productives, la Hongrie a tenu à dégager sa responsabilité. “La Hongrie a dit oui aux sanctions proposées. Nous doutons de leur utilité et de leur efficacité, mais voulons préserver l’unité de l’UE”, a twitté le porte-parole de l’ambassade de Hongrie auprès de l’UE.