Le Fonds monétaire international (FMI) «est disposé à mettre en place un 2ème programme au profit de la Tunisie en cas de demande du prochain gouvernement». C’est ce qu’a déclaré Masooud Ahmed, directeur de la division Moyen-Orient et Asie centrale au sein de l’Institution de Bretton Woods.
Au cours d’une rencontre avec la presse tenue, mardi 9 septembre en marge de la session de formation organisée, à Tunis, par le FMI sur «le journalisme économique», le responsable a précisé que son institution «est prête à accorder à la Tunisie, dans le cadre de ce même programme, une aide technique qui vise à la fois à améliorer la situation économique et à renforcer les compétences institutionnelles».
Il a rappelé que le conseil d’administration du FMI a récemment approuvé le décaissement de la 4ème tranche d’une valeur de 217 millions de dollars (378,319 millions de dinars) au profit de la Tunisie et ce, dans le cadre de l’accord de confirmation de 24 mois d’une valeur de 178 milliards de dollars, adopté en juin 2013.
La Tunisie a décaissé au total 1,1 milliard de dollars (1,9 milliard de dinars). M. Ahmed, qui a participé à la conférence internationale «investir en Tunisie, start-up Démocracy» (08 septembre 2014), a souligné que la stratégie de développement présentée par le gouvernement tunisien aux participants à cette conférence, jette la lumière sur les secteurs prioritaires qui permettront au pays de réaliser une croissance durable, plus juste et plus équitable tant entre les régions que les individus.
«La Tunisie est parvenue jusqu’à maintenant à réaliser une stabilité économique malgré un taux de croissance faible (2% contre 5% réalisés avant la Révolution du 17 décembre 2010/14 janvier 2011), et une hausse des taux de chômage et d’endettement, outre le déficit budgétaire», a déclaré le responsable du FMI. «La stabilité reste une condition indispensable pour la garantie de niveaux élevés de croissance à haute employabilité et inclusive pour toutes les catégories et les régions du pays», a-t-il encore relevé. Et d’ajouter que «la Tunisie est appelée à maîtriser davantage le déficit budgétaire en recherchant de nouvelles ressources, et essentiellement à contrôler et à réorienter les dépenses».
Il considère que cet état de fait concerne en premier lieu la maîtrise de la masse salariale (suspension des augmentations des salaires et la limitation des recrutements dans le secteur public), la rationalisation des subventions dans le secteur de l’énergie dont les études ont prouvé son inefficacité, étant donné que seul les couches sociales les plus nanties en tirent profit.
Amine Mati, vice-président de la division Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI) a déclaré, de son côté, qu’une mission du FMI entamera au début de la semaine prochaine une visite en Tunisie dans le cadre du parachèvement du décaissement de la cinquième tranche du prêt de confirmation.
Cette mission rencontrera de hauts responsables dans le gouvernement et la Banque centrale de Tunisie (BCT), des représentants des secteurs économiques et des unions professionnelles ainsi que des membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et de la société civile.