à Hanovre, en Allemagne (Photo : Jochen Luebke) |
[10/09/2014 17:11:08] Paris (AFP) Restructuration, réorganisation de l’offre et de la distribution… TUI France, filiale française de l’opérateur britannique TUI Travel Plc, parachève sa transformation pour redresser ses comptes mais pourrait ne redevenir rentable qu’en 2016, selon son président mercredi.
“On aura une amélioration considérable de nos résultats sur l’exercice 2014-2015 et on devrait être très proche de l’équilibre à la fin de cet exercice”, mais il y aura peut-être “une petite marge” avant le retour à l’équilibre, a dit Pascal de Izaguirre devant la presse.
Au premier semestre, TUI France — qui comprend les marques de tour-operateurs Marmara, Nouvelles Frontières, Passion des Iles et Aventuria, et la compagnie aérienne Corsair International — avait affiché une perte d’exploitation de 55 millions d’euros, en amélioration de 12% sur un an, pour un chiffre d’affaires de 437 millions d’euros.
Après des pertes historiques en 2010-2011 dans la foulée du printemps arabe, TUI France avait d’abord espéré redevenir rentable d’ici la fin de l’exercice 2013-2014.
Mais les coûts de réorganisation se sont accumulés et ont pesé plus que prévu: la fusion, le déménagement du siège, deux plans de départ successifs pour diviser par deux les effectifs (l’idée est de passer à 750 postes d’ici fin 2015), une cinquantaine d’agences fermées ou franchisées, la révision de contrats hôteliers coûteux…
Pour sauver Nouvelles Frontières acquis en 2002 et en grande difficulté dix ans plus tard, TUI France avait fusionné ses marques début 2012, avant de les repositionner en 2013.
“L’essentiel du travail de rééquilibrage a été fait sur Marmara” pour en faire la seule marque généraliste (formules en hôtels clubs…) du groupe, a déclaré M. de Izaguirre.
“On a avec Marmara une offre qui est aujourd’hui la meilleure du marché”, en rapport qualité/prix, a estimé M. de Izaguirre, recentrée sur l’Europe et le Bassin méditerranéen, avec 5 nouvelles destinations ouvertes en 2014 dans des îles.
– Réseau restructuré –
Le bilan estival de Marmara est “très positif”, a-t-il dit. “Les capacités ont été réduites, le taux de remplissage des avions a été de 93% en juillet-août” et le prix moyen des séjours a progressé.
Les nouvelles destinations ont connu une forte croissance et l’Espagne, où l’offre a augmenté de 30%, termine en tête des séjours les plus vendus, soit 20% du total. “Avant, la destination numéro un de Marmara c’était l’Afrique du Nord (Tunisie, Maroc, Egypte, ainsi que la Turquie, NDLR), maintenant c’est terminé”, a dit M. de Izaguirre.
Le plan de vol global de Marmara reste de 80.000 sièges par an, avec de plus en plus de départs depuis des villes de province.
De son côté, la marque Nouvelles Frontières (NF), désormais spécialisée comme Aventuria et Passion des Iles sur les circuits, les séjours à la carte et des thématiques, a vu son chiffre d’affaires progresser de 14% en 2014, grâce notamment à l’élargissement de la distribution à des réseaux d’agences partenaires. Elle entend devenir le champion du sur-mesure à prix abordable.
Le groupe TUI France a réorganisé sa distribution, en fermant ou en franchisant ses agences les moins compétitives. “Notre réseau est aujourd’hui restructuré et optimisé”, a dit M. de Izaguirre. 23 agences ont fermé, 26 ont été transférées en franchise. Il en reste 7 à fermer ou franchiser “dans les 12-18 mois”, pour passer à 37 agences NF, 25 Marmara et 10 Aventuria.
Le groupe a aussi “quasiment achevé le nettoyage” de ses contrats hôteliers: “Il a fallu casser ou revoir une dizaine de contrats. Cela a coûté très cher. Mais cela permet de repartir sur des bases saines”, a dit le patron.
TUI France intensifie le développement des ventes sur internet. Elles représentent pour Marmara 27% du total en 2014, contre 19% en 2013 et un objectif de 40% en 2015.
Interrogé sur Corsair, M. de Izaguirre a confirmé que l’idée de s’ouvrir à un investisseur restait d’actualité.
“Corsair peut se développer en +stand alone+. Mais c’est potentiellement intéressant de s’appuyer sur un partenaire qui permette le développement (de la compagnie). Si on peut trouver un investisseur qui corresponde au cahier des charges qu’on s’est fixé, on aurait tort de s’en priver”, a-t-il dit.