Transavia pierre angulaire de la croissance d’Air France-KLM

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Transavia, filiale low-cost de Air France-KLM, veut devenir un des acteurs majeurs dans ce secteur en Europe (Photo : Eric Piermont)

[11/09/2014 09:24:40] Paris (AFP) Air France-KLM entend poursuivre une stricte discipline financière et faire de sa filiale Transavia, un acteur incontournable du “low cost” en Europe pour mettre le cap sur la croissance rentable.

Le groupe aérien franco-néerlandais, numéro 2 européen derrière l’allemand Lufthansa, a officiellement lancé jeudi devant les investisseurs son nouveau plan stratégique, baptisé “Perform 2020”, relais du plan de restructuration “Transform 2015” qui s’achève à la fin de l’année.

Malmenée par les compagnies à bas coûts sur son réseau court et moyen-courrier et par les compagnies asiatiques et du Golfe sur ses vols long-courriers, Air France-KLM, exsangue début 2012, avait dû lancer un plan d’économies drastiques pour renouer avec la compétitivité.

En moins de trois ans, il a abaissé ses coûts de plus d’un milliard d’euros et fortement réduit ses pertes (614 millions au premier semestre contre près de 800 un an plus tôt) mais au prix de plusieurs milliers de suppressions d’emplois.

Le plan de restructuration “a pleinement rempli son rôle”, souligne Alexandre de Juniac, PDG du groupe, dans un communiqué. L’heure est désormais à la croissance avec un objectif de rentabilité opérationnelle en hausse de 8 à 10% par an sur la période allant de 2013 à 2017.

L’environnement “demeure difficile” mais il existe “des opportunités de croissance rentable sur chacun des marchés du groupe”, estime Air France-KLM qui veut renforcer ses principaux atouts, “à savoir son réseau, ses produits, ses marques”.

Perform 2020 doit s’appuyer sur deux grands leviers: la croissance ainsi que la compétitivité et la discipline financière, résume Alexandre de Juniac, à la tête du groupe depuis juillet 2013 après avoir dirigé pendant près deux ans Air France.

Concrètement, Air France-KLM saisira “toutes les opportunités de croissance, notamment par le renforcement des partenariats stratégiques” pour son activité “hub” (alimentant les vols long-courriers), à l’instar de ceux existant avec Etihad ou le transporteur brésilien Gol.

L’activité point-à-point, la plus concurrencée par les compagnies à bas coûts, doit retrouver l’équilibre d’exploitation à l’horizon 2017. Pour y parvenir, une structure unique regroupera la filiale régionale Hop! (elle-même issue de la fusion début 2013 de Brit Air, Regional et Airlinair) et le point-à-point d’Air France.

Pour cette année, la compagnie française prévoit encore des pertes de 120 millions d’euros sur ce réseau, justifiant ainsi la nécessité de poursuivre la restructuration.

– Un préalable, convaincre les pilotes –

Le groupe confirme en outre que Transavia sera la pierre angulaire de l’accélération de son développement dans le marché du loisir en Europe. “A l’horizon 2017, Transavia devrait s’imposer parmi les acteurs +low costs+ leaders du secteur en Europe, comptant plus de 20 millions de clients et opérant une flotte de 100 avions”, affirme Air France-KLM.

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ère dans un environnement qui reste difficile (Photo : Denis Charlet)

Ces ambitions paraissent pour le moins ardues, Air France se heurtant à l’opposition d’une partie de ses pilotes, agissant comme force de blocage au développement de Transavia France en vertu d’un accord signé lors de la création de la filiale low cost limitant sa flotte à 14 avions.

S’agissant de l’activité fret, dont la voilure est encore réduite, elle pourrait retrouver l’équilibre d’exploitation en 2017 (contre des pertes de 110 millions d’euros en 2013).

L’activité maintenance, dont la rentabilité s’est accrue et dont le carnet de commandes est en forte augmentation, devrait poursuivre son développement, notamment dans les moteurs et les équipements, y compris par des acquisitions.

Air France-KLM souligne enfin la nécessité de maintenir “la dynamique de réduction des coûts unitaires à un rythme de 1 à 1,5% par an” grâce à des gains de productivité.

Reste le plus difficile: convaincre de la pertinence de ce nouveau plan pour éviter les conflits sociaux. En la matière, l’horizon proche reste des plus sombres.

Trois syndicats (SNPL, Spaf et Alter, non représentatif) ont déposé un préavis de grève à partir de lundi et courant jusqu’au 22 septembre pour contester la réorganisation du réseau court et moyen-courrier.

Les négociations n’ont pour l’heure pas abouti malgré les mises en garde d’Alexandre de Juniac: une grève pourrait coûter plusieurs dizaines de millions d’euros au groupe, compromettant ainsi son redressement financier.