«Si le projet de loi sur la Société tunisienne de gestion d’actifs hôteliers est adopté dans sa version actuelle, cela pourrait avoir des résultats désastreux pour l’hôtellerie tunisienne et un impact grave sur le climat social». Les propos sont de Radhouane Ben Salah, président de la Fédération tunisienne d’hôtellerie (FTH), qui intervenait au cours d’une conférence de presse organisée sur ce sujet à Tunis.
M. Ben Salah a expliqué que l’entrée en activité de cette société, dont le capital ne dépasse pas les 150 millions de dinars, aura pour effet la cession des unités hôtelières endettées, au profit des fonds d’origine inconnue, moyennant des prix insignifiants.
Pour lui, il est impératif de définir les attributions de ladite société et de bien déterminer son champ d’action, tout en offrant aux professionnels du secteur la possibilité de recourir à la justice pour défendre leurs intérêts.
«La FTH n’a jamais eu ni l’intention ni la volonté de défendre les hôteliers qui n’ont fait aucun effort pour honorer leurs dettes. Mais, nous voulons trouver une solution radicale à ce problème d’endettement, et ce dans le cadre du consensus avec les différents intervenants du secteur», a-t-il souligné.
Dans le même contexte, Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l’UGTT, a critiqué l’attitude de gouvernement, qui semble vouloir faire passer le projet sans tenir compte des propositions de la profession, ni celles des parties sociales et syndicales.
M. Ayari a réaffirmé la volonté de l’UGTT de soutenir la FTH soulignant l’absence de transparence dans le traitement de ce dossier, par le gouvernement.
«Nous militerons aux côtés de la FTH pour la mise en place de lois permettant de solutionner les difficultés du secteur et tenant compte des spécificités de la conjoncture économique par laquelle passe le pays».
Quant à Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV), il a souligné lui aussi la nécessité d’examiner les problèmes du secteur touristique, dans le cadre d’une démarche participative, de dialogue et de consensus, regroupant tous les intervenants.
Il a rappelé, par la même occasion, que l’activité touristique souffre de grandes difficultés depuis la révolution et qu’il est indispensable de sauvegarder les intérêts des professionnels et de garantir la pérennité des emplois.
Le secteur du tourisme constitue l’un des piliers fondamentaux de l’économie tunisienne, puisqu’il représente 19% du PIB et offre plus de 400 mille emplois.
Lire sur le même sujet l’interview de Radhi Meddeb