ésidentiel à Nicosie, le 3 avril 2013 (Photo : Yiannis Kourtoglou) |
[11/09/2014 17:00:38] Nicosie (AFP) Chypre ne va probablement pas recevoir une prochaine tranche d’aide internationale car la législation adoptée par le Parlement sur les saisies immobilières en cas de prêts non remboursés ne répond pas aux critères exigés par les bailleurs de fonds, a annoncé jeudi le gouvernement.
Alors que les ministres européens des Finances se rencontrent vendredi pour discuter du plan de sauvetage accordé à l’île, le porte-parole du gouvernement chypriote a jugé peu probable que le versement d’une tranche d’aide de 436 millions d’euros prévu fin septembre ait lieu.
“Etant donné les circonstances actuelles, le versement des fonds n’est pas garanti. Je pense que cela ne va pas se produire”, a déclaré Nicos Christodoulides à la radio publique.
Le gouvernement est dans une “situation très difficile” et “essaie de limiter l’impact du non-versement de cette tranche”, a-t-il ajouté.
Depuis l’accord en mars 2013 sur un plan de sauvetage, les bailleurs internationaux – Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international – ont salué le respect par les autorités de leurs engagements pris en contrepartie d’un prêt de 10 milliards d’euros.
Nicosie a dû se plier à une série de mesures d’austérité draconiennes et restructurer profondément son système bancaire.
Les bailleurs de fonds ont également réclamé l’adoption d’une loi prévoyant des saisies immobilières en cas de non-remboursement de prêts, condition sine qua non du versement de la prochaine tranche d’aide.
Le Parlement chypriote a adopté cette législation samedi, mais la troïka a jugé que plusieurs amendements étaient “incompatibles” avec ses exigences, a annoncé mercredi le porte-parole de la Commission européenne pour les affaires économiques, Simon O’Connor.
M. O’Connor a précisé que la commission informerait les ministres des Finances vendredi et restait “en contact étroit avec les autorités chypriotes sur cette question”.
Le gouvernement chypriote a précisé que les bailleurs de fonds étaient insatisfaits des amendements, qui visent à réduire les effets de la loi sur les personnes à faibles revenus et à empêcher des saisies de masse.
Le gouvernement a indiqué jeudi que le président Nicos Anastasiades avait renvoyé deux textes devant le Parlement et quatre devant la Cour suprême afin de s’assurer qu’ils respectent la Constitution.
46% des prêts accordés par les banques chypriotes sont considérés comme “douteux”, car non remboursés depuis au moins trois mois, le taux le plus élevé en Europe, selon le FMI.