Draghi : c’est aux politiques de faire repartir l’investissement

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ésident de la BCE Mario Draghi le 4 septembre 2014 à Francfort-sur-le-Main (Photo : Daniel Roland)

[11/09/2014 19:36:34] Berlin (AFP) Après une série de mesures prises par la Banque centrale européenne (BCE), la balle est dans le camp des politiques pour faire repartir l’investissement, y compris l’investissement public, en zone euro, a déclaré le président de l’institution Mario Draghi jeudi.

“Nous sommes face à une configuration – croissance faible, inflation faible, dette et chômage élevés – qui ne peut être résolue que par une action concertée sur la demande et sur l’offre”, a expliqué M. Draghi dans un discours à un forum financier à Milan, diffusé en avance par la BCE. “Cela nécessite que tous les acteurs, au niveau national et européen, jouent leur rôle”, a-t-il ajouté.

En particulier, “il pourrait être utile d’avoir une discussion sur la ligne budgétaire globale de la zone euro, avec pour objectif d’augmenter l’investissement public là où il existe des marges budgétaires pour le faire”, a exhorté l’Italien. A cet égard, les institutions européennes ont “un rôle complémentaire à jouer pour soutenir la reprise de l’investissement privé”.

Faire repartir l’investissement en Europe en général et en zone euro en particulier est vu comme crucial pour faire sortir la région de l’ornière économique. Le sujet est une priorité de la nouvelle Commission européenne et sera abordé lors d’une réunion des ministres des Finances européens à Milan vendredi et samedi.

Le fait que M. Draghi appelle de ses voeux un regain d’investissements publics ne devrait pas être du goût de l’Allemagne, qui veut se concentrer sur les moyens de stimuler l’investissement privé.

La BCE elle-même a annoncé une série de mesures de politique monétaire pour apporter sa pierre à l’édifice: le loyer de l’argent est au plus bas en zone euro (0,05%), les banques vont êtres abreuvées de liquidités et l’institution va racheter des produits financiers dans une tentative de fluidifier le marché du crédit.

Mais “aucune impulsion de politique monétaire, ni même aucune impulsion budgétaire ne peut être couronnée de succès si elle n’est pas accompagnée par les bonnes politiques structurelles, des mesures qui stimulent la croissance et insufflent la confiance”, a martelé M. Draghi.

Ces réformes doivent se faire dans le respect des règles budgétaires européennes, a rappelé le banquier central, comme il ne manque pas une occasion de le faire.