Japon : Lagarde veut encourager le travail des femmes, prône plus d’immigration

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à Tokyo le 12 septembre 2014 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[12/09/2014 06:11:24] Tokyo (AFP) La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a exhorté vendredi le Japon à accentuer ses efforts pour encourager le travail des femmes (“womenomics”), prônant aussi un recours accru à l’immigration afin de lutter contre une pénurie de main-d’oeuvre.

“Le Premier ministre Shinzo Abe et son équipe ont fixé des objectifs ambitieux pour promouvoir les femmes, et nous pensons que ces mesures vont porter leurs fruits”, s’est félicitée la patronne du Fonds monétaire international, en ouverture d’un “Davos” féminin organisé à Tokyo.

M. Abe, qui avait inauguré quelques minutes plus tôt la conférence, a fait de ce sujet un des pans de sa stratégie “abenomics” de relance de la troisième économie mondiale.

Les Japonaises sont 60% à quitter leur emploi après leur premier enfant, et peu à occuper des postes à responsabilités: seulement 11%, une part que le Premier ministre veut élever à 30% d’ici à 2020.

Cependant, “si les femmes peuvent sauver le Japon, elles doivent être aidées par d’autres réformes structurelles”, a insisté Mme Lagarde.

“L’obstacle majeur” est, selon elle, “le nombre limité de places de garderie”. “Le gouvernement en a fait une priorité, en promettant d’en créer 400.000 nouvelles d’ici à 2018. La situation s’améliore. Mais il pourrait peut-être aller plus loin en simplifiant les démarches administratives, et en ouvrant le secteur à plus de prestataires privés”.

Autre piste évoquée par la directrice du FMI, “le recours aux immigrants qualifiés” pour résoudre ce problème de garde, mais aussi s’occuper des parents qui vivent de plus en plus vieux. “Tout le monde y gagnera” et “le Japon forgera son propre destin démographique”, a-t-elle souligné.

Seuls 1,5 million d’étrangers sont installés dans l’archipel sur une population totale d’un peu plus de 127 millions d’habitants. Le pays a longtemps rechigné à accueillir les étrangers, mais a récemment décidé d’assouplir les règles d’immigration pour certaines professions.

Du côté des entreprises, Christine Lagarde a appelé à “un changement de culture” en faveur des femmes.

Le taux d’activité de la gent féminine au Japon s’établit à 65% selon le FMI, soit 20 points de moins que les hommes: “c’est mieux que la moyenne asiatique”, mais moins bien que dans les autres pays développés.

Or dans un archipel vieillissant, il y a “urgence”: la population en âge de travailler va “chuter de 87 millions en 1995 à 55 millions au milieu du siècle”.

“La vitalité va faiblir, et la croissance ralentir”, a-t-elle prévenu. A l’inverse, le Japon pourrait doper son revenu par habitant de 4% s’il élevait progressivement le taux d’activité des femmes au niveau moyen des pays du G7.