à Drusenheim, le 5 mars 2012 (Photo : Frederick Florin ) |
[12/09/2014 14:58:25] Paris (AFP) Le groupe industriel Altia, dont le délai pour le dépôt des offres de reprise expire vendredi à minuit, a suscité l’intérêt “d’au moins” un repreneur pour chacun de ses sites, mais un autre front s’est ouvert devant la justice.
“L’administrateur judiciaire Eric Bauland a reçu au moins une offre pour chacun des 23 sites, dont Caddie. Nous les présenterons en détail aux représentants du personnel en début de semaine prochaine, probablement mardi”, a affirmé à l’AFP un représentant de M. Bauland.
Pour l’administrateur, il s’agit d’une “bonne nouvelle”, quelques heures avant l’échéance du délai pour le dépôt des offres de reprise d’un groupe en redressement judiciaire depuis début août et qui compte 2.439 employés, dont 1.244 en France sur une vingtaine de sites, a indiqué la même source.
Cette annonce de l’administrateur judiciaire est intervenue après la révélation que deux plaintes avaient été déposées dans ce même dossier.
Le comité d’entreprise d’une ex-usine d’Altia à Bessines (Haute-Vienne) a porté plainte en juillet pour délit d’entrave à l’occasion de sa cession en avril, a indiqué à l’AFP Bruno Grimaux, secrétaire du CE et délégué FO, confirmant une information du journal Les Echos.
“Nous avons porté plainte auprès du procureur de la République de Limoges pour délit d’entrave sur les consultations qu’on n’a pas eues au moment de la vente avec Transatlantic”, a expliqué le représentant du CE, dont l’usine faisait partie de l’ancienne division emboutissage, Altia Stamping, cédée en avril à la société américaine Transatlantic Industries, et placée à la fin du même mois en redressement judiciaire.
Selon le texte de la plainte, consultée par l’AFP, le CE reproche à la société Altia Bessines de n’avoir été “ni informé ni consulté de la cession des titres d’Altia Stamping à la société Transatlantic Industries”.
Parallèlement, la banque publique Bpifrance, actionnaire à 20% d’Altia, a également porté plainte contre X pour abus de biens sociaux au tribunal de grande instance de Paris (TGI), toujours selon Les Echos. Une information que la banque publique n’a pas souhaité commenter.
– Un groupe bâti ‘sur du sable’ –
Dans des déclarations mercredi à Radio Classique, le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, avait jugé que le groupe Altia, “a été construit pour beaucoup sur du sable” et que Bpifrance “solde” aujourd’hui “les erreurs du passé”.
“Il faut se replacer dans le contexte de l’année 2010 […] où un des fonds créés par le Fonds stratégique d’investissement de l’époque avec les constructeurs, Valeo, Faurecia, Renault et Peugeot, avait décidé de confier à une équipe de managers le soin de créer à partir de rien un petit groupe de sous-traitants automobiles en difficulté qui s’est appelé Altia”, a expliqué le dirigeant de la banque publique d’investissement, créée en 2012.
“Il se trouve que ce groupe a été quand même construit pour beaucoup sur du sable, et c’est quatre ans plus tard que les choses se révèlent”, avait-il ajouté, concluant: “on solde les erreurs du passé, on accompagne la transition, et la plupart des sites seront repris”.
Dans le dossier Altia, la perte potentielle de Bpifrance pourrait atteindre 18 millions d’euros, selon Les Echos.
Après les déboires de sa filiale de fabrication de chariots Caddie, le groupe industriel Altia, dont la banque publique Bpifrance est actionnaire à 20%, a fait placer en redressement judiciaire la quasi-totalité de ses entreprises, dont certaines sont dans une situation très vulnérable.
Altia est particulièrement présent dans la sous-traitance automobile, dans l’électroménager et le secteur médical.