Alibaba, géant chinois du commerce en ligne, s’attaque à Wall Street

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à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, au sud du pays

[14/09/2014 15:40:20] Pékin (AFP) Alibaba, qui s’apprête à faire une entrée fracassante à Wall Street, est le numéro un du commerce en ligne en Chine, où il ne cesse de diversifier ses activités, tout en affichant désormais des ambitions mondiales.

Virtuellement inconnu hors de Chine, Alibaba a récemment lancé un site d’e-commerce haut-de-gamme aux Etats-Unis (“11 Main”) et compte sur une introduction boursière d’un niveau record à New York pour asseoir sa stature internationale.

Le groupe a annoncé vouloir lever entre 19,2 et 24,3 milliards de dollars sur le New York Stock Exchange (Nyse), et pourrait ainsi battre un record mondial selon le cabinet Dealogic.

Les modalités envisagées octroieraient à Alibaba une valorisation totale d’entre 147,9 et 162,7 milliards de dollars, soit environ autant qu’Amazon et plus du double d’eBay –géants américains du web dont le chinois combine plusieurs aspects.

C’est un nouveau point d’orgue dans une ascension météorique: l’atypique Jack Ma, ancien professeur d’anglais, avait crée Alibaba en 1999 avec un financement de 60.000 dollars.

Mais “les fondateurs d’Alibaba étaient déterminés à lancer une firme de conception chinoise et de dimension mondiale, avec l’ambition qu’elle devienne l’un des 10 plus grands groupes web dans le monde”, a-t-il rappelé en mai dans un mémo interne.

-“Crocodile du Yangtsé”-

Le groupe, qui compte 20.000 employés, se taille la part du lion en Chine sur le marché des transactions de particulier à particulier en ligne, dont il contrôle 90% avec sa plateforme Taobao (500 millions d’usagers).

Le succès a été tel que des “villages Taobao” sont apparus dans les campagnes chinoises, fabriquant à la chaîne des produits spécifiquement destinés au site.

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éunion internationale le 15 juillet 2014 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Sa plateforme Tmall.com contrôle quant à elle 50% du marché chinois des ventes en ligne de professionnels à particuliers.

L’essor fulgurant d’Alibaba avait forcé eBay à se retirer de Chine il y a une décennie.

“eBay a beau être un requin dans l’océan, nous sommes un crocodile dans le Yangtsé. Si nous nous affrontons dans l’océan, nous perdrons. Si c’est dans le fleuve, nous vaincrons”, avait déclaré Ma, vantant son ancrage local.

Alibaba est devenu, selon ses dires, la plus grosse société de commerce en ligne et mobile au monde en termes de volume de marchandises écoulées, mais il fait face désormais à une concurrence accrue, notamment de la part du numéro 2 du secteur en Chine, JD.com, déjà coté au Nasdaq.

Hybride entre eBay, Amazon et PayPal, Alibaba n’a cessé de diversifier ses activités, notamment dans le domaine de la finance, avec le lancement en juin 2013 de son propre produit d’investissement.

-Diversification tous azimuts-

Ces derniers mois, Alibaba s’est de surcroît lancé dans une frénésie d’investissements très hétéroclites — du groupe de divertissement ChinaVision Media à Singapore Post, en passant par la plateforme de vidéos Youku Tudou.

Il a également dévoilé en juin le rachat de 50% des parts du club de football Guangzhou Evergrande, champion de Chine en titre, des développements tous azimuts qui laissent certains analystes perplexes.

Alibaba avait d’abord envisagé une cotation à Hong Kong, mais le projet a tourné court: les règles de l’opérateur boursier hongkongais empêchaient Ma et les dirigeants seniors de conserver leur emprise sur le conseil d’administration sans révéler leur identité, ce qu’ils refusaient.

Mais, ayant ensuite opté pour Wall Street, Alibaba s’est finalement résolu mi-juin à révéler pour la première fois les noms des 28 associés de la première heure qui ont le pouvoir de nommer une majorité d’administrateurs.

Jack Ma s’est retiré l’an dernier de la direction opérationnelle mais conserve le poste de président en charge de la direction stratégique.

Avec l’introduction en Bourse, il pourrait engranger quelque 800 millions de dollars, tout en conservant 7,8% de parts, d’une valeur pouvant s’élever à 12,8 milliards et rattraper potentiellement le patron du conglomérat Wanda, Wang Jianlin, comme première fortune de Chine.

Alibaba a fait part de résultats en forte hausse pour le trimestre achevé fin juin, avec un bénéfice net de près de 2 milliards de dollars (presque triplé sur un an) sur un chiffre d’affaires de 2,5 milliards (+46%).