échec de son accord social décrié par plusieurs syndicats, La Poste a annoncé prévoir prendre des mesures unilatérales, le 15 septembre 2014 (Photo : Frank Perry) |
[15/09/2014 16:22:29] Paris (AFP) La Poste a confirmé lundi à l’AFP l’échec de son nouvel accord social, le nombre de syndicats signataires ne permettant pas de valider le texte qui aurait concerné les quelque 240.000 postiers, le groupe prévoyant en conséquence des mesures unilatérales.
Les syndicats “CFDT, CFTC et CGC UNSA qui représentent 28,58% des suffrages signeront ce jour (lundi) cet accord”, a indiqué l’entreprise. “Toutefois, le seuil légal d’audience de 30% qui conditionne la validité de l?accord, n?est pas atteint. En conséquence, les mesures négociées ne pourront donc pas être mises en ?uvre”, a fait savoir le groupe.
Dès la semaine dernière, la signature de cet accord baptisé “Un avenir pour chaque postier” paraissait compromise, les trois premiers syndicats (CGT, SUD et FO) ayant laissé entendre ou fait savoir qu’ils ne parapheraient pas le texte, dénonçant notamment une facilitation des mobilités pour les postiers.
Les négociations sur cet accord avaient été lancées en mai, dans le cadre du plan stratégique à l’horizon 2020, avec l’objectif affiché d’aider le groupe à faire face aux “mutations de grande ampleur” que connaît le secteur et “préserver sa santé économique”.
Constatant l’échec de son accord – qui contenait pourtant des mesures salariales et misait sur la formation -, La Poste indique qu’elle “mettra en ?uvre un +pacte social+”.
Celui-ci, indique le groupe, est “fondé sur le développement professionnel et l’adaptation des compétences, la mise en ?uvre de parcours de carrière diversifiés, l?accompagnement de l?évolution professionnelle et des mobilités, le renforcement des actions engagées sur la qualité de vie au travail et la santé des postiers”.
érence de présentation des résultats (Photo : Eric Piermont) |
En clair, le groupe mettra en oeuvre de manière unilatérale les mesures de l’accord, à l’exclusion des mesures salariales.
Pour la CGT, premier syndicat, le rejet de l’accord est “un camouflet pour la direction de La Poste”.
Le groupe “doit changer sa stratégie et arrêter sa politique de pressions, répressions, de restructurations et de réorganisations incessantes qui suppriment des emplois: 100.000 en 10 ans, soit une suppression d?emploi par heure”, affirme le syndicat dans un communiqué.
Les signataires ont de leur côté mis en avant le fait que l’accord exclut “tout dispositif collectif de départ contraint” au cours des cinq prochaines années.
Mais, alors que La Poste fait face à une chute des volumes de courrier (qui vont reculer de 6 à 7% chaque année d’ici 2020) qui plombe ses résultats, l’absence de plan social n’empêche pas les effectifs de chuter, les départs n’étant pas tous remplacés.
Le dernier bilan social faisait ainsi état de quelque 4.500 suppressions de postes en 2013. Et depuis janvier dernier, les effectifs ont encore diminué de plus de 5.000 postes, l’entreprise invoquant notamment des départs plus nombreux qu’habituellement.
Le président de La Poste, Philippe Wahl, a en outre prévenu en début d’année que le groupe mettrait un coup de frein aux embauches en 2015. Il y a eu 5.000 embauches par an en 2012, 2013 et 2014.