Turquie : Erdogan dénonce les avis “politiques” des agences de notation financière

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éricain (g) et le président turc Recep Tayyip Erdogan (c) dans le bureau présidentiel turc à Ankara le 12 septembre 2014 (Photo : Brendan Smialowski)

[16/09/2014 14:19:00] Ankara (AFP) Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de rompre avec les agences de notation financière Moody’s et Fitch’s au motif qu’elles rendraient, selon lui, des avis politiquement motivés sur l’état de son pays, a rapporté mardi la presse turque.

“Nous avons déjà coupé les liens avec Standard and Poor’s. S’ils (les deux autres) continuent à avoir la même attitude, je vais demander au Premier ministre de coupé les liens avec ces deux-là aussi parce qu’elles ne nous rapportent rien”, a dit M. Erdogan aux journalistes qui l’accompagnaient en visite au Qatar.

Au lendemain de la victoire de M. Erdogan à l’élection présidentielle du 10 août, Moody’s comme Fitch’s ont mis en garde contre la persistance de l’instabilité politique dans le pays, soulignant qu’elle faisait peser un risque sur son économie.

“La Turquie n’est sous la menace d’aucun risque économique. De telles évaluations n’ont aucune justification économique ou scientifique”, s’est emporté le chef de l’Etat, cité par les médias, mettant en cause “l’approche politique” de ces agences.

La Turquie a connue une période de forte croissance économique depuis l’arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan en 2002, au sortir d’une grave crise financière.

Mais cette croissance s’est nettement ralentie depuis 2012, victime de la crise de la zone euro, des effets de la politique monétaire américaine sur les pays émergents, des conflits qui affectent ses voisins syrien et surtout irakien, ainsi que des tensions politiques qui fracturent le pays depuis les émeutes de la mi-2013.

Au lendemain de l’élection de M. Erdogan, les agences ont toutes insisté sur les “risques politiques” pesant sur l’économie du pays.

Comme M. Erdogan, son Premier ministre Ahmet Davutoglu les a lui aussi priées mardi de garder leur “objectivité” sur la Turquie.

“Qui que vous interrogiez sur les places financières turques et étrangères, tous vous disent que ces agences n’ont pas pris de décisions objectives sur la Turquie”, s’est plaint M. Davutoglu devant la presse, en marge d’une visite à Chypre-Nord.