ïkonour, au Kazakhstan (Photo : Kirill Kudryavtsev) |
[16/09/2014 18:59:08] Washington (AFP) La Nasa va dévoiler mardi quel groupe elle a retenu pour construire le premier vaisseau spatial privé américain pour transporter des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) et ainsi mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des Soyouz russes.
L’annonce de la Nasa est prévue depuis le Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral en Floride (sud-est) à partir de 20H00 GMT, heure de clôture des marchés aux Etats-Unis.
“Nous reprenons les lancements de vols spatiaux habités depuis le sol américain et vous allez savoir qui va transporter des équipages vers l’ISS”, écrit la Nasa sur le réseau Twitter.
Selon le Wall Street Journal (WSJ), citant des sources industrielles et gouvernementales, Boeing serait le grand favori avec la part du lion dans ce contrat de plusieurs milliards de dollars pour construire et exploiter ce vaisseau.
Les autres sociétés en lice sont Space Exploration Technologies (SpaceX), qui transporte déjà avec succès du fret vers l’ISS pour le compte de la Nasa, et Sierra Nevada.
SpaceX recevrait également un contrat moins important aux côtés de Boeing comme fournisseur d’appoint, selon des sources citées par le WSJ.
La Nasa a toujours fait valoir que la concurrence était la meilleure façon de construire le système de transport spatial le plus sûr et le moins cher.
Mais citant une autre source, John Logsdon, ancien directeur du Space Policy Institute à l’Université George Washington, a indiqué à l’AFP que Boeing, SpaceX et Sierra Nevada recevraient tous une part de ce contrat.
Interrogé, un porte-parole de la Nasa s’est refusé à tout commentaire.
La Nasa devrait octroyer un contrat d’un montant fixe jusqu’en 2017, incluant au moins un vol de démonstration habité vers l’ISS.
Initialement, le premier vol de ce vaisseau privé était prévu en 2015 mais le budget alloué à la Nasa par le Congrès était insuffisant.
– Fin de la dépendance –
La Nasa a déjà dépensé 1,5 milliard de dollars depuis 2010, dont 800 millions cette année pour faire concevoir et développer un vaisseau spatial privé pouvant transporter des astronautes vers l’ISS, avec une première sélection en 2012 de Boeing, SpaceX et Sierra Nevada.
ée par la chaîne de télévision de la Nasa (Photo : -) |
Depuis le dernier vol de la navette spatiale en juillet 2011, la Nasa dépend exclusivement des vaisseaux russes Soyouz pour transporter ses astronautes vers l’ISS, au coût de 70 millions de dollars le siège. Mais cette situation est devenue très délicate à gérer avec la forte détérioration des relations entre Washington et Moscou en raison de la crise ukrainienne.
Le patron de la Nasa, l’ancien astronaute Charles Bolden, a jugé cette situation de dépendance “inacceptable”, plaidant au Congrès pour qu’un véhicule de transport américain soit construit.
Dans cette course, Boeing, fort d’une longue expérience dans le secteur spatial et maître d’oeuvre de l’ISS, ainsi que de liens anciens avec la Nasa, aurait la proposition de capsule de transport la moins risquée et celle qui a la plus grande chance d’être prête à voler vers l’ISS d’ici trois ans, selon des responsables cités par les médias.
Boeing a aussi promis de construire sa capsule, le CST-100, d’une capacité de sept places, dans les anciens locaux modernisés du Centre Spatial Kennedy en Floride, où étaient assemblées les navettes spatiales. Cette activité devrait créer 550 emplois, pour la plupart locaux.
Le CST-100, basé sur des technologies prouvées, sera aussi lancé avec sa fusée Atlas V, qui a déjà effectué près de 50 lancements.
SpaceX propose de son côté sa capsule Dragon V2, qui compte également sept places. C’est un dérivé de la capsule Dragon, qui a déjà effectué cinq vols parfaitement réussis vers l’ISS pour livrer du fret et ramener des charges sur Terre.
Son lanceur, le Falcon 9, a déjà été lancé avec succès à onze reprises.
Contrairement à Boeing, SpaceX créerait peu d’emplois au Centre Kennedy, d’où la firme lancera néanmoins sa capsule avec des astronautes. SpaceX loue à la Nasa le pas de tir historique 39A d’où sont parties les missions historique Apollo vers la Lune.
Enfin Sierra Nevada, qui a beaucoup moins d’expérience de l’espace, propose une mini-navette appelée “Dream Chaser” de cinq places capable de revenir se poser sur une piste comme un avion.