ée nationale à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[17/09/2014 09:23:04] Paris (France) (AFP) La France est “malade” et n’a d’autre choix que de se réformer, a estimé mercredi le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, précisant que “la loi sur la croissance” qu’il prépare serait présentée au Parlement début 2015.
Interrogé sur le climat politique au lendemain d’un vote de confiance au gouvernement arraché à une majorité relative, M. Macron a répondu: “Ce climat dont vous parlez d’où vient-il? (C’est) d’abord parce que la France est malade, elle n’est pas bien, il faut nommer la situation dans laquelle on vit”.
“Il y a une fièvre depuis plusieurs années dans ce pays qui s’appelle le chômage de masse” et “il n’y a pas d’autre choix qu’avancer, agir pour réformer l’économie”, a-t-il affirmé.
“L’impopularité qui est la nôtre, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, c’est une impopularité due au manque de résultats. Pourquoi? Parce que sans doute on n’est pas allé assez fort et assez loin les deux premières années, parce qu’on n’a pas réformé et parce qu’on paye cash, si je puis dire, une décennie perdue”.
ée nationale à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
Mardi, le Premier ministre Manuel Valls, qui a revendiqué de “chercher la confiance, surtout quand c’est difficile”, a rallié 269 voix (contre 244 et 53 abstentions) à l’Assemblée nationale, soit bien en dessous du seuil symbolique des 289 voix de majorité absolue.
“Les parlementaires qu’ils soient de droite ou de gauche qui ne soutiennent pas, il faut les respecter”, mais “j’attends de voir ce qu’ils proposent d’autre, je ne l’ai pas entendus”, a lancé M. Macron. “Si c’est plus de déficit public, si c’est plus de dépenses, cette recette a été essayée depuis 20 ans”, a-t-il affirmé.
M. Macron a repoussé l’idée de reprocher avant tout à l’Allemagne de ne pas en faire plus pour stimuler la croissance en Europe. “Le problème de la France c’est d’abord elle-même (…). Une fois qu’on aura commencé à régler nos problèmes et qu’on aura montré à nos voisins qu’on sait le faire, on peut être exigeant avec eux”, a-t-il déclaré. L?Allemagne “peut investir davantage et soutenir la demande dans la zone euro” mais “c’est ensemble qu’on fera de grandes choses”, a-t-il ajouté.
“Il n’y a pas une grande réforme qu’il faudrait faire dans ce pays et qui va tout résoudre. Il y a une série de petites réformes, de petits déblocages”, a-t-il affirmé évoquant ainsi un élargissement de la “loi sur la croissance” annoncée le 10 juillet par son prédécesseur Arnaud Montebourg.
Il a donné l’exemple du coût élevé du permis de conduire et de la longue attente pour l’obtenir, qui freine selon lui la mobilité professionnelle et les reconversions de salariés.
M. Montebourg avait annoncé la préparation d’une “loi pour la croissance” essentiellement centrée sur la réforme des professions réglementées et l’assouplissement du travail le dimanche. Il avait affirmé que la libéralisation des professions réglementées rendrait aux Français 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat par une baisse significative du coût de ces services.
“Les professions réglementées c’est un tout petit bout de cette réforme pour l’activité de cette loi pour la croissance” qui “sera soumise au Parlement en début d’année prochaine”, a précisé M. Macron.
“On ne va pas résoudre les problèmes des Français en sacrifiant les notaires ou les pharmaciens. Il ne faut pas raconter d’histoires. Je ne vais pas dire qu’on rendra 6 milliards de pouvoir d’achat aux Français, ce n’est pas vrai, c’est une illusion”, a lancé M. Macron.
Les notaires se mobilisent ce mercredi contre ce projet de loi lors de rassemblements devant les préfectures. Les huissiers avaient manifesté lundi.
Interrogé sur les propos tenus mardi dans Le Parisien par le président du Medef Pierre Gattaz, selon lequel le “modèle social” de la France “a vécu” et qui estimait que “les mots interdits, les tabous, ça suffit”, M. Macron l’a appelé à “prendre sa part de responsabilité”.
“Ce qu’on demande à Pierre Gattaz, c’est de mener une négociation sociale avec les organisations syndicales et d’obtenir des résultats, pas de faire des commentaires dans la presse”, a-t-il déclaré.
Sur la grève des pilotes d’Air France, il a estimé qu'”on ne peut plus accepter qu’un pays soit bloqué par quelques-uns (…). “Je pense que la grève doit s’arrêter”, a-t-il dit.