ouest du Londres, le 3 mars 2011 (Photo : Warren Allott) |
[17/09/2014 17:49:41] Berlin (AFP) La direction de l’allemand Sky Deutschland a recommandé mercredi aux actionnaires du groupe de ne pas accepter l’offre de rachat de BSkyB, une position toutefois impuissante à faire capoter la constitution d’un géant de la télévision payante autour du britannique.
Le directoire et le conseil de surveillance du groupe allemand “sont d’avis que la contrepartie proposée par l’offrant ne reflète pas le potentiel à long terme et la valeur intrinsèque de Sky Deutschland”, selon une prise de position adressée aux actionnaires et publiée mercredi.
BSkyB veut débourser jusqu’à 7 milliards de livres (8,8 milliards d’euros) pour créer un “Sky Europe” géant en regroupant sa chaîne britannique et les bouquets Sky italien et allemand.
La société va payer 2,9 milliards de livres (3,7 milliards d’euros) pour une part de 57,4% dans Sky Deutschland détenue par 21st Century Fox, le groupe du magnat australien des médias Rupert Murdoch, et met sur la table 6,75 euros par action pour le reste du capital, flottant.
Tout en reconnaissant le bien-fondé du rapprochement entre les trois acteurs et en saluant la stratégie de BSkyB, la direction de l’entreprise allemande rejette ce prix comme trop bas, une opinion partagée par certains analystes.
L’action Sky Deutschland, cotée sur l’indice MDax des valeurs moyennes de la Bourse de Francfort, a terminé la journée stable (+0,07%) à 6,70 euros. A Londres, le titre BSkyB a stagné lui aussi (-0,06%), finissant à 8,75 livres.
Le groupe britannique, lui-même détenu à 39% par 21st Century Fox (ex-News Corp), a souligné pour sa part que l’achat de la majorité de Sky Deutschland n’impliquait “aucun seuil d’acceptation minimum” chez les actionnaires minoritaires.
Rallier ces porteurs de titres minoritaires de Sky Deutschland n’est pas une condition indispensable à la réalisation de son projet et le rachat de la part de 21st Century Fox suffira à lui donner la majorité.
Une source proche du dossier a confié à l’AFP que le groupe n’avait aucune intention de relever son offre.
La Commission européenne a donné la semaine dernière son feu vert au projet de rachat.
Au final, de toute façon, “chaque actionnaire doit prendre lui-même la décision d’accepter ou de ne pas accepter l’offre”, rappellent le directoire et le conseil de surveillance de Sky Deutschland dans leur prise de position.
Les dirigeants qui détiennent des titres, à savoir le patron Brian Sullivan et deux membres du conseil de surveillance, ont fait savoir qu’ils n’apporteraient pas les leurs.