L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) examinera, dans le cadre de son bureau exécutif élargi, qui se réunira le 20 septembre 2014, «l’éventuel blocage de la participation de ses structures au système de distribution du Sedari (son de blé).
Dans un communiqué publié mardi, l’UTAP exprime sa déception de la circulaire du ministère de l’Agriculture qui retire aux commissions locales (chargées de la distribution du saddari) et dont l’UTAP fait partie, toutes les prérogatives, notamment l’établissement de la liste de fournisseurs des éleveurs en son, la fixation des listes nominatives des éleveurs et du nombre de leurs troupeaux.
L’organisation agricole estime que la circulaire publiée le 15 septembre 2014 et destinée aux gouverneurs «est une régression au niveau des acquis réalisés au profit des agriculteurs grâce à ses structures de base, notamment en matière de distribution du son». «Ces commissions ont prouvé leur efficacité notamment en matière de réduction de l’activité du marché noir qui commercialise ce produit aux dépens des agriculteurs», précise la même source.
La circulaire du ministère de l’Agriculture stipule que “les commissions régionales du suivi de la distribution du son constituent l’unique structure, dont les prérogatives consistent à établir les listes des bénéficiaires de cette matière. Ces commissions ont également pour mission de déterminer les listes des éleveurs et les parties chargées de la vente des fourrages dans le gouvernorat et de distribuer la part de la région en matières subventionnées aux fournisseurs et unités fourragères, sans pour autant permettre à une partie bien déterminée de monopoliser cette opération”.
Selon la même circulaire, “le rôle des commissions locales est limité à l’opération du recensement et du contrôle du cheptel dont disposent les éleveurs inscrits sur les listes qui seront présentées au comité régional à l’effet de leur approbation, avant de se référer à cette liste dans la distribution de la part du gouvernorat en sedari”.
Le document affirme que «les commissions locales n’ayant pas d’appui juridique n’ont pas de prérogatives en matière de fixation des listes des bénéficiaires du son. La circulaire estime que “l’intervention des commissions locales au niveau des fournisseurs en exigeant des éleveurs d’avoir des cartes d’adhésion auprès de l’UTAP en vue d’obtenir leur part en son est un dépassement grave auquel il y lieu de faire face par tous les moyens”.
Pour sa part, l’UTAP considère cela comme “un abus, au vu des efforts que l’organisation agricole a consenti au service des agriculteurs alors que l’administration n’a pu faire face à son échec en matière de maîtrise de la distribution”, soulignant que l’adhésion à ses structures est volontaire et que les critères de distribution sont principalement techniques.