évue vendredi (Photo : Joel Saget) |
[18/09/2014 17:17:53] Paris (AFP) François Hollande a affirmé jeudi qu’il ne “savait pas” si l’agence de notation Moody’s allait baisser vendredi la note de solvabilité de la France, et a tenu à relativiser les conséquences d’une éventuelle dégradation.
“Je ne sais pas ce que fera l’agence Moody’s”, a-t-il dit, lors de sa conférence de presse semestrielle, indiquant que, malgré plusieurs baisses de note par les agences, “jamais, jamais l’Etat (n’avait) emprunté à des taux aussi bas”, et concluant: “Ce n’est pas l’agence de notation qui m’inquiète.”
La tension est montée jeudi autour de cette décision, le journal L’Opinion assurant que le gouvernement avait été informé d’une baisse de la note de Moody’s, à Aa2 contre Aa1 auparavant.
Le ministère des Finances a démenti avoir été déjà informé par Moody’s d’une telle baisse, jugée possible par les économistes.
M. Hollande a pour sa part dit que, s’il savait, “ce serait presque un délit d’initié”.
Moody’s doit livrer son verdict vendredi en dehors des heures d’ouverture de la Bourse de Paris. L’agence a coutume de communiquer après la clôture, qui intervient à 17H30.
Toutes les agences sont toutefois tenues par un règlement européen d’informer les Etats de leurs décisions au moins un jour ouvré à l’avance.
La note Aa2 serait la troisième meilleure possible dans l’échelle de Moody’s, et désigne encore un émetteur “de haute qualité”.
Moody’s s’alignerait ainsi sur l’agence la plus prestigieuse Standard and Poor’s, qui note déjà la solvabilité à long terme de la France au troisième échelon, à “AA”.
De nombreux économistes jugent une telle baisse crédible mais, à l’instar de Renaud Murail, un gérant de Barclays, rappellent que cela “ne changera pas la face du monde ni pour les investisseurs français, ni pour les investisseurs étrangers”.
“La trajectoire des taux d’emprunts est beaucoup plus dictée par la politique monétaire de la Banque centrale européenne”, a-t-il rappelé à l’AFP.