éveloppé dans le cloud informatique, où les données ne sont plus échangées entre deux ordinateurs mais disponibles en ligne. (Photo : Joel Saget) |
[18/09/2014 18:48:45] Washington (AFP) Ca ressemble à un site de téléchargement ou de streaming, mais ça n’est pas du streaming ou du téléchargement. Les contenus sont illégaux et vendus par de prospères pirates du “cloud” (informatique dématérialisée), révèle une étude publiée jeudi.
Le piratage de musique, de films et d’autres contenus s’est développé dans le cloud informatique, où les données ne sont plus échangées entre deux ordinateurs mais disponibles en ligne. Et ces pirates nommés “cyberlockers” semblent en tirer beaucoup de profit.
L’étude a repéré 30 “cyberlockers” hébergés dans divers endroits du monde et qui représentent ensemble un revenu annuel de quelque 96 millions de dollars.
Ces opérateurs utilisent la même technologie que celle des services Dropbox et Amazon Cloud Drive mais proposent des copies illégales de contenus, selon cette étude de Digital Citizens Alliance et NetNames, deux organisations spécialisées dans la sécurité en ligne.
Ce piratage du “cloud” a largement dépassé le piratage en ligne traditionnel de réseaux, qui permet aux individus de partager le contenu de leurs ordinateurs. Mais le résultat est le même.
“Le modèle du +cyberlocker+ est conçu autour du vol de contenus”, résume l’étude.
Sauf que cette pratique “peut générer des revenus considérables et ne demande qu’un modeste investissement au départ, surtout quand les propriétaires ne paient aucun des contenus que leurs sites distribuent”, explique l’étude.
Les cyberlockers opèrent comme les services en ligne Pandora ou iTunes. Certains proposent du contenu en streaming gratuit avec de la publicité, d’autres des téléchargements par abonnement — comme 10 dollars par mois.
Un des plus célèbres sites de téléchargement, Megaupload, a été fermé par les autorités américaines en 2012. Mais l’opérateur néo-zélandais a lancé depuis un autre service appelé Mega.
– 80% de contenus illégaux –
Déterminer où ils opèrent est difficile parce qu’ils utilisent des serveurs intermédiaires (proxy servers) qui brouillent leur localisation. Les auteurs de l’étude affirment avoir repéré des “cyberlockers” opérer aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Suisse et dans d’autres pays.
Parmi ceux qui ont dégagé le plus de profits avec le modèle du téléchargement direct figurent 4Shared, Mega et Uploaded. Ceux qui ont dégagé les plus gros bénéfices avec du streaming sont Putlocker, YouWatch et Streamcloud.
Environ 80% des contenus proposés par ces pirates violent les droits d’auteur.
Tous ces sites pirates acceptent des paiements par carte Visa et Mastercard.
“Visa et MasterCard devraient prendre des mesures pour que leurs réseaux ne fassent pas affaire avec ces opérateurs sauvages”, suggère l’étude.
Si les utilisateurs ne peuvent pas payer avec leurs cartes de crédit, ils peuvent être plus réticents à donner aux pirates du cloud leurs informations bancaires ou les laisser utiliser la monnaie virtuelle bitcoin pour leurs achats.
Mais comme ces sites apparaissent comme légitimes, ils attirent les annonceurs “de marques (publicitaires) connues”, qui génèrent des revenus et renforcent la crédibilité de ces opérateurs pirates, explique l’étude.
En outre, beaucoup de ces pirates du cloud utilisent des logiciels malveillants qui peuvent infecter les ordinateurs de ceux qui leur achètent du contenu.
“Sociétés d’internet, processeurs de paiement, annonceurs publicitaires, associations de consommateurs, défenseurs de la sécurité sur internet et responsables gouvernementaux ont besoin de mesures concertées pour s’attaquer à cette question destructive qui menace de saper notre confiance dans le monde en ligne”, conclut l’étude.