Selon des économistes de la Banque mondiale, “les lois du marché du travail tunisien n’ont réussi à protéger ni les travailleurs ni les emplois”.
Dans le document publié mercredi et intitulé “la révolution inachevée créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens”, publié, mercredi 17 septembre à Tunis, la Banque mondiale estime que la dualité CDD (contrats à durée déterminée) – CDI (contrats à durée indéterminée) encourage les entreprises à embaucher des personnes sous contrat à durée déterminée pour préserver la “souplesse” de l’emploi et contourner les règles rigides de licenciement.
Le document montre, en se basant sur des graphiques comparant les cotisations sociales en Tunisie et dans d’autres pays, que le système d’assurance sociale ne parvient pas à protéger la plupart des travailleurs (plus de 50%) et aggrave les problèmes de chômage.
Il recommande, ainsi, l’instauration d’une assurance perte d’emploi et l’assouplissement des procédures de licenciement, mesures qui encourageraient les entreprises à respecter la loi et à embaucher les personnes dans des emplois adéquats couverts par la sécurité sociale.
“Une telle réforme est à même d’aider aussi à orienter les investissements privés vers les activités à haute valeur ajoutée employant une main-d’œuvre qualifiée”, note le document réalisé par (noms des économistes).
“Un système de sécurité sociale coûteux qui encourage l’informel”
Le système de sécurité sociale est coûteux sans pour autant parvenir à protéger la plupart des travailleurs, d’après le document de la Banque mondiale. Il encourage l’informel et aggrave la tendance vers les emplois à faible productivité.
Il explique que les cotisations sociales des entreprises et de leurs salariés sont très élevées et avoisinent le tiers du salaire brut. “Ces charges constituent un lourd fardeau et érigent une barrière face à la création d’emplois permanents notamment dans les PME”, estiment les auteurs du rapport, relevant que les cotisations élevées “impliquent des salaires moins importants et pénalisent ainsi les travailleurs”.