” (Photo : Philippe Huguen) |
[19/09/2014 11:51:47] Paris (AFP) Près des trois quarts des chefs d’entreprises ont des difficultés à recruter et jugent nécessaire une amélioration de la qualité des candidatures de Pôle emploi et le développement de formations initiales, selon une étude publiée vendredi par l’assureur Axa.
Dans un premier baromètre sur les préoccupations des chefs d’entreprises, Axa a interrogé 500 dirigeants de sociétés de 10 à 500 salariés, englobant donc aussi bien de très petites entreprises que des PME ou entreprises de taille intermédiaire.
73% d’entre eux “témoignent d’une difficulté à recruter”, selon l’enquête menée du 15 mai au 20 juin par des entretiens téléphoniques de 25 minutes.
Ils expriment alors deux types de préoccupations. Les unes concernent un assouplissement du marché du travail: amélioration du statut fiscal des heures supplémentaires (89%), révision de la durée de travail de 35 heures (82%) ou assouplissement des règles régissant les CDD (81%).
Mais ils sont très nombreux également à estimer “prioritaire de mettre en oeuvre ou plutôt importante” une “amélioration de la qualité des candidatures de Pôle emploi” (77%) et “la promotion de formations initiales plus opérationnelles” (76%).
“Loin de nous l’idée de polémiquer là-dessus mais beaucoup disent +il y a certainement des gens qui ont des qualifications que nous recherchons mais ce ne sont pas forcément ceux qu’on nous propose+”, a déclaré Antoinette Prost, directrice des études d’Axa entreprises, en présentant l’enquête à la presse.
Un chef d’entreprise lui a dit lors de l’entretien avoir tenté de recruter une personne pour garder un entrepôt et n’avoir eu aucune proposition de Pôle emploi mais avoir trouvé son bonheur sur le site leboncoin.fr, a-t-elle raconté.
Quant à la promotion de formations initiales opérationnelles, c’est “un vrai sujet pour ces chefs d’entreprises”, a-t-elle insisté.
“La difficulté à recruter les profils dont on a besoin dans l’entreprise n’est pas une préoccupation exclusive du marché français, il y a un certain nombre d’études qui montrent qu’elle est partagée. En revanche ce qui est clair c’est qu’elle est beaucoup plus aiguë en France que sur les autres marchés européens”, a commenté pour sa part le directeur général d’Axa entreprises, Jad Ariss.
“Là, il y a un message et tout le débat actuel sur (la formation en ) l’alternance en témoigne”, a-t-il ajouté.
Quatre ministres rencontraient vendredi une cinquantaine de représentants syndicaux, patronaux, des Régions et des chambres consulaires (commerce et industrie, artisanat, agriculture) sur le thème de l’apprentissage. Le gouvernement ambitionne de parvenir au nombre de 500.000 apprentis en 2017.