La Bourse de Paris (Photo : Fred Dufour) |
[20/09/2014 08:35:19] Paris (AFP) Après des séances extrêmement chargées en actualité, la semaine prochaine s’annonce un peu plus calme à la Bourse de Paris, avec essentiellement au programme des indicateurs d’activités et des investisseurs raisonnablement confiants.
Réunion de la Réserve fédérale américaine, référendum écossais, déclaration de politique générale du Premier ministre français, conférence fleuve de François Hollande ou encore prêts ciblés de la Banque centrale européenne, les investisseurs ont en effet traversé une semaine particulièrement riche en événements.
Elle s’achève en outre, après la clôture des marchés européens, par une décision de l’agence de notation Moody’s concernant la note de la France. Des informations de presse ont évoqué jeudi un abaissement de la note, mais elles ont été démenties par le gouvernement.
Avec peu d’indicateurs de premier plan et sans grand dossier politique à l’agenda, la semaine à venir fera donc plus figure de transition en attendant les prochaines échéances majeures que constitueront en particulier les résultats d’entreprises au 3e trimestre en particulier.
“La semaine prochaine risque d’être calme voire même un peu ennuyeuse. Le marché risque d’entrer dans une sorte de torpeur sans indice significatif susceptible de surprendre les investisseurs”, résume Bertrand Lamielle, directeur délégué de la gestion de B*Capital.
“L’Europe n’est pas trop mal orientée, mais pour aller plus loin, la cote va manquer de catalyseurs, mais il n’y aura pas non plus de catalyseurs dans l’autre sens”, complète-t-il.
Selon lui, “comme on vient de retirer le tapis de la croissance, avec pendant tout l’été des révisions à la baisse, le prochain grand rendez-vous sera dans trois semaines avec les résultats d’entreprises”.
“D’ici la fin de l’année, le CAC 40 ira sans doute au-delà des 4.600 points, mais il aura besoin d’un peu plus de confirmation de la part des entreprises pour cela”, et “dans l’intervalle les investisseurs pourraient profiter de ce marché pour toiletter leur portefeuilles”, estime-t-il.
“Il n’y a pas dans la semaine à venir de catalyseurs pour avoir une hausse plus forte, mais il n’y a pas de gros risque non plus d’un retournement de tendance”, prévoit également Jean-Louis Mourier, un économiste de Aurel BGC.
“Elle sera essentiellement rythmée par les indices PMI d’activités dont l’un des plus importants sera celui de la Chine mardi, qui influence toujours beaucoup les marchés”, relève-t-il.
Ceux de la zone euro, de la France sont aussi prévus mardi, tout comme ceux des États-Unis (jeudi pour celui concernant les services américains).
– Pas de douche écossaise –
Vendredi, “une nouvelle révision à la hausse du Produit intérieur brut américain au 2e trimestre est aussi attendue ce qui pourrait être potentiellement positif mais qui pourrait peser sur une des préoccupations majeures des investisseurs, à savoir le calendrier de la remontée des taux directeurs de la Fed”, explique M. Mourier.
Sur ce front, la banque centrale américaine a rassuré cette semaine en assurant que ce relèvement n’aurait pas lieu avant un temps “considérable”, ce qui donné un coup de fouet à la cote.
Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 0,44% pour terminer vendredi à 4.461,22 points. Ses gains depuis le 1er janvier sont désormais de 3,85%.
“Il y a un grand sujet dans le lecture des données économiques américaines, si elles sont trop bonnes, le marché à tendance à baisser car la Fed risque de remonter plus tôt que prévu ses taux directeurs, si elles sont moins bonnes que prévu, la banque centrale va rester accommodante” et le marché remonte, analyse M. Lamielle.
“Au final, nous approchons d’un changement de politique monétaire et cela rend les investisseurs nerveux, car depuis 2008 la planche à billets tourne à plein. La crise a aussi poussé de nombreuses personnes à aller chercher un cran de risque de plus que d’habitude et la remontée des taux, si elle est forte peut créer des pertes assez fortes”, développe-t-il, “le discours de Janet Yellen a donc logiquement soulagé tout le monde”.
Le soulagement a été tel qu’il a compensé les inquiétudes que pouvait susciter par ailleurs la première opération décevante de prêts géants destinés aux banques européennes par la BCE ou encore le référendum en Écosse.
Sur ce dernier point, pour M. Mourier, loin de subir une douche écossaise, “les marchés ont eu un peu peur au moment de la montée dans les sondages du oui, mais même en cas de victoire des indépendantistes, l’impact aurait été limité et les inquiétudes ont sans doute été un peu exagérées”.