Goldman Sachs avoue des liens avec l’ex-régime de Kadhafi

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ège de la banque Goldamn Sachs à Manhattan (New York) (Photo : Stan Honda)

[20/09/2014 11:46:35] Londres (AFP) La banque Goldman Sachs a reconnu dans des documents de justice avoir utilisé des petits cadeaux, des voyages ou des stages pour s’attirer les faveurs du Fonds souverain libyen sous le règne de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, a rapporté le Financial Times samedi.

Ces révélations interviennent dans le cadre de la plainte déposée en janvier à Londres par le fonds souverain libyen contre le géant de la finance américain, accusé d’avoir “délibérément mis à profit” l’inexpérience de ses responsables pour empocher 350 millions de dollars de profit sur un milliard de dollars de transactions.

Le fonds, qui pèse 60 milliards de dollars, accuse notamment la banque d’investissement américaine d’avoir conquis “la confiance” de deux de ses responsables en leur offrant des cadeaux et des voyages.

Selon les documents de justice cités par le Financial Times, la banque admet que certains employés du fonds souverain libyen avaient “visité le Maroc avec un ancien vice-président de Goldman, Youssef Kabbak”. Mais précise que “le fonds souverain libyen était au courant et avait validé les conditions d’hébergement et de divertissement”.

Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que le gendarme boursier américain (SEC) enquêtait également sur un stage que la banque avait accordé en 2008 au frère de Mustafa Zarti, un ex-dignitaire du régime qui était alors le chef adjoint du Fonds souverain libyen.

Cette décision avait été prise alors que Goldman Sachs était engagée dans des opérations avec le Fonds libyen à hauteur de 1 milliard de dollars mais à un moment où les relations entre les deux partenaires “commençaient à se détériorer”, a affirmé le quotidien des affaires britannique.

Les enquêteurs cherchent à savoir si le stage a été accordé en échange de contreparties et pourquoi son bénéficiaire, Hatem Zarti, a été autorisé à rester dans la banque pendant un an, soit “bien après la fin de son stage”, assure le journal qui dit s’appuyer sur une source proche du dossier.

Aux termes de la législation en vigueur aux Etats-Unis, les entreprises américaines ne sont pas autorisées à offrir de l’argent ou des objets de valeur à des responsables étrangers afin de décrocher des contrats.