La quatrième recommandation a trait au marché du travail et au système de sécurité sociale, qui ont tous les deux besoin d’être eux aussi réformés. Les auteurs du rapport suggèrent sur le premier point «une gamme complète de réformes des règles et institutions du marché du travail qui protégerait mieux les travailleurs, tout en donnant aux société la flexibilité dont elles ont besoin pour être concurrentielles et pouvoir s’ajuster aux changements sur les marchés mondiaux».
L’une de ces réformes pourrait consister à introduire une assurance «perte emploi». Une autre toucherait au code du travail pour «aligner les droits et les règles de licenciement sur les normes internationales».
La cinquième recommandation de la Banque mondiale est de réformer le système éducatif «à tous les niveaux pour améliorer la qualité du capital humain». La faible qualité des résultats de l’apprentissage en Tunisie étant un fait avéré, le rapport reprend des suggestions faites auparavant par diverses études pour, par exemple, introduire «une évaluation basée sur des critères d’assurance qualité dans l’enseignement pré-universitaire» et d’adopter des mécanismes «pour renforcer la responsabilité des enseignants et des écoles vis-à-vis des autorités de l’éducation et des parties prenantes», avec la mise en œuvre de divers instruments (code de déontologie, système actif d’inspection de l’école, etc.).
La sixième recommandation porte sur l’adoption d’une politique industrielle en vue de «doper la valeur ajoutée et les exportations». Et, d’après le rapport, cela est possible dans un grand nombre de produits «pour lesquels la Tunisie a le potentiel pour devenir leader mondial». Mais «ce potentiel ne sera jamais réalisé si le climat des investissements n’est pas radicalement amélioré».
La septième recommandation cible l’exportation des services pour «récolter les fruits du potentiel tunisien» dans ce domaine –qui, d’après l’étude, existe notamment dans six secteurs (TIC et offshoring, services professionnels, transport et logistique, tourisme, services de santé et éducation. Pour cela, il faudrait auparavant, outre la libéralisation, réformer l’environnement des affaires et de la concurrence.
La huitième recommandation est de «libérer le potentiel de l’agriculture». A cet effet, toute réforme de la politique agricole doit être précédée de la mise en place «d’une politique de sécurité agricole qui ne compromette pas le développement du secteur agricole en Tunisie». Cela pourrait se faire en renonçant à subventionner/protéger «des produits pour lesquels (la Tunisie) ne possède aucun avantage, et qui continuent à être lourdement protégés dans le cadre de la Politique Agricole Commune de l’Union européenne, comme les céréales, le lait et la viande de bœuf».
La neuvième recommandation touche à la réduction des disparités régionales «tout en renforçant la croissance économique». Cet objectif serait atteint en repensant les politiques de développement régional –ce qui commence par l’adoption de politiques économiques «géographiquement neutres»-, en élargissant l’accès aux services de base dans les zones défavorisées et en les rattachant aux marchés grâce à l’amélioration des infrastructures de connexion.
La dixième et dernière recommandation porte sur l’approfondissement de l’intégration du commerce. Cette intégration permettra à la Tunisie d’aller au-delà du simple assemblage-réexportation à laquelle elle s’était jusqu’ici limitée.