Poursuite pour fraude contre le patron de Deutsche Bank dans l’affaire Kirch

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éunion avec les actionnaires, le 23 mai 2013 à Francfort en Allemagne (Photo : Boris Roessler)

[23/09/2014 13:27:47] Francfort (AFP) Le parquet de Munich (sud) a annoncé son intention de poursuivre le patron de la banque allemande Deutsche Bank, Jürgen Fitschen, ainsi que d’anciens dirigeants, accusés de fraude lors de la bataille judiciaire avec la famille Kirch.

Outre M. Fitschen, copatron de Deutsche Bank depuis 2012, sont également visés ses deux anciens dirigeants Rolf Breuer, par qui l’affaire Kirch est arrivée, et Josef Ackermann, ainsi que l’ancien chef du conseil de surveillance Clemens Börsig et un ex-membre du directoire, Tessen von Heydebreck, a fait savoir le parquet dans un communiqué.

Ceux-ci sont accusés d’avoir “agi en collusion” pour tromper la justice lors du marathon judiciaire qui a opposé entre 2002 et février dernier la banque à la famille Kirch afin d’éviter que celle-ci n’obtienne réparation.

M. Fitschen est lui suspecté de ne pas avoir corrigé certaines déclarations “manifestement fausses” des autres accusés, afin notamment “de ne pas torpiller” leur stratégie de défense, écrit le parquet.

Les accusés ayant été officiellement informés de cette plainte, ils ont désormais la possibilité de répondre, après quoi, le tribunal décidera ou non de poursuivre la procédure en vue d’un procès, a précisé le parquet. Cette décision ne devrait toutefois pas être connue avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Leo Kirch, mort en 2011 à 84 ans, accusait Deutsche Bank d’avoir provoqué en 2002 la chute de son empire des médias. En cause, une brève interview à la chaîne américaine Bloomberg TV à New York, dans laquelle le patron de la banque de l’époque, Rolf Breuer, avait mis en doute la solidité financière du groupe, qui s’était développé dans la télévision payante et les droits de diffusion d’événements sportifs.

Au terme d’une bataille juridique de plus de dix ans, la première banque allemande avait annoncé mi-février qu’elle allait verser près d’un milliard d’euros, intérêts compris, aux ayants-droit de Leo Kirch pour solder cette affaire.