ésident du syndicat des professionnels du tourisme Ceto répond aux journalistes le 17 avril 2010 à Paris (Photo : Bertrand Langlois) |
[23/09/2014 14:27:57] Paris (AFP) Les professionnels du tourisme, réunis au salon IFTM Top Resa à Paris, cherchaient à rassurer après l’enlèvement d’un randonneur français en Algérie, une mauvaise nouvelle de plus pour les pays du Maghreb et du Moyen-Orient qui bataillent pour reconquérir la clientèle perdue depuis le printemps arabe.
“Nous déplorons comme tout le monde cet enlèvement en Algérie. Mais je ne pense pas qu’il aura un impact sur les réservations des touristes pour la Toussaint ou Noël en Tunisie”, déclare à l’AFP Wahida Jaiet, responsable de l’ensemble des offices de tourisme tunisiens dans le monde.
Un randonneur français a été capturé dimanche en Kabylie par un groupe lié à l’organisation Etat islamique (EI), qui a appelé à tuer notamment des Américains et des Français en réponse aux frappes menées contre ce groupe jihadiste en Irak et en Syrie.
Le ministère français des Affaires étrangères exhorte les Français se trouvant dans une trentaine de pays d’Afrique du Nord, du pourtour sahélien et du Moyen-Orient à “la plus grande prudence”.
Cette situation complique la tâche des opérateurs du tourisme travaillant avec ces destinations, et même au-delà, en raison des “amalgames” qui peuvent être faits, déploraient des professionnels à Top Resa.
“Certaines déclarations peuvent susciter des points d’interrogation. Mais il n’y a pas lieu de paniquer car les zones touristiques en Tunisie sont sécurisées. La vie touristique suit son cours”, estime Wahida Jaiet.
La Tunisie figure parmi les grandes destinations touristiques qui ont le plus souffert des répercussions du printemps arabe, il y a trois ans. Les Français, public-clé, n’y reviennent que lentement. La Tunisie a recensé 740.000 visiteurs français en 2013 et ambitionne d’atteindre les 830.000 en 2015, selon Mme Jaiet.
– Ambiance plombée sur le stand algérien –
Sur le stand de l’Algérie, l’ambiance était plombée. Le pays accueille plusieurs centaines de milliers de Français chaque année. “C’est notre plus gros marché émetteur”, a souligné Dahbia Hamani, responsable de la communication.
“Evidemment, on suit la nouvelle… Mais cela reste un acte isolé commis dans une région qui n’est pas vraiment touristique”, relativise Mme Hamani. Elle veut croire que les Français qui “connaissent bien l’Algérie” sauront faire la part des choses.
La zone de Tizi Ouzou où le rapt a eu lieu était classée orange par le Quai d’Orsay. Onze militaires algériens y avaient été tués en avril dans une attaque.
érie, où le touriste français a été enlevé le 22 septembre 2014 (Photo : -) |
“Tout le tourisme en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient n’est pas interdit, loin de là, mais il faut dire qu’il y a des risques dans certaines zones”, relevait-on à Paris mardi.
Certes, “pourtant, c’est compliqué…”, estime Jean-Pierre Nadir, fondateur du site d’infomédiation Easyvoyage: “l’otage aurait pu être enlevé dans bien d’autres endroits du monde. Et on n’est pas forcément plus en danger au Maghreb qu’en France, étant donné le risque potentiel d’attentats en France”.
Le Premier ministre Manuel Valls, le chef de la diplomatie Laurent Fabius ou encore le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve martèlent depuis des jours que la France “n’a pas peur” et ne modifiera pas d’un iota son engagement contre l’organisation EI, menace terroriste ou pas.
Face à cette situation, René-Marc Chikli, président du syndicat des tour-opérateurs français Seto, affirme qu'”il n’y a pas de risque global pour le tourisme”.
“Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les touristes sont habitués à trier les informations et chacun est responsable de ce qu’il fait. Un aventurier individuel dans une zone à risques, ce n’est pas un cas général”, dit-il à l’AFP.
“Et si on applique la règle de prudence maximum, on ne sort même plus de chez soi…”
Des professionnels interrogés par l’AFP abondent. “Le risque zéro n’existe pas”, relève Tewfik Ghattas sur le stand de STI Voyages, spécialiste de l’Egypte et recentré depuis le printemps arabe sur l’Europe.
“Quelque part, c’est une carte à jouer pour nous: l’une des raisons d’être des tour-opérateurs est d’encadrer des voyages en limitant les risques”, dit-il.