Consommation : le portrait-robot d’un automobiliste chinois très convoité

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ée dans une rue de Pékin, le 2 septembre 2014 (Photo : Greg Baker)

[24/09/2014 09:43:29] Paris (AFP) Jeune, avide de signes extérieurs de richesse, prêt à de gros sacrifices et amateur de véhicules étrangers: un portrait-robot de l’automobiliste chinois publié mercredi a de quoi encourager les constructeurs qui se disputent un marché encore promis à une forte croissance.

Alors que les pays émergents d’Asie, Chine en tête, devraient alimenter la croissance du marché mondial d’ici à la fin de la décennie, l’automobiliste chinois se singularise par son attitude vis-à-vis de la voiture, qu’il considère comme un signe de statut social, une notion dépassée en Europe où l’aspect utilitaire des véhicules prime, selon cette étude de l’observatoire Cetelem.

“Les Chinois sont 94% à nous dire que la voiture est un signe de modernité”, explique à l’AFP Flavien Neuvy, responsable de l’observatoire dont le rapport annuel est divulgué à l’approche du Mondial de Paris et pour lequel des automobilistes de 14 pays ont été interrogés.

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à Pékin, le 6 août 2014 (Photo : Wang Zhao)

Autre signe du statut particulier de la voiture en Chine, quand il s’agit d’acquérir un véhicule, les Chinois “mettent en avant la puissance” comme deuxième critère après la sécurité, conséquence logique d’une mortalité routière élevée, remarque M. Neuvy. Dans 12 des 13 autres pays étudiés, dont la France et les Etats-Unis, en revanche, les données déterminantes pour les acheteurs sont le prix de la voiture et sa consommation en carburant.

L’acheteur d’une voiture neuve en Chine se distingue aussi par sa jeunesse: 35 ans en moyenne, contre 52 ans aux Etats-Unis et 54 en France. Et il n’est guère “patriote”, puisque les marques chinoises ne détiennent que 28% du marché du neuf. Les Français sont 53% à choisir une marque tricolore, leurs voisins allemands préfèrent à 57% leurs marques nationales tandis que les Japonais battent tous les records avec 94% du marché revenant aux constructeurs nippons.

– Cinq ans de salaire moyen –

En terme de budget, les Chinois dépensent bien plus que les autres pour acheter et faire rouler leur voiture: 19% des dépenses de consommation y sont consacrées, contre 11,7% en France ou 11% en Allemagne. Les Américains se rapprochent du niveau chinois avec 15,7%.

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ès C-Class rose garée dans une rue de Pékin, le 18 août 2014 (Photo : Greg Baker)

“Les Américains dépensent beaucoup, notamment sur les dépenses d’utilisation. Le prix du carburant est plus faible, mais ils ont de plus grosses voitures qui coûtent plus cher en entretien, et ils roulent beaucoup”, note M. Neuvy.

L’étude souligne aussi que l’achat d’une voiture neuve de type Volkswagen Golf en Chine revient à cinq ans de salaire moyen, un taux d’effort… 13 fois plus élevé qu’aux Etats-Unis.

Le marché automobile chinois connaît une croissance vigoureuse depuis le début des années 2000. En volume, c’est le premier marché mondial (20,7 millions d’immatriculations en 2013), alors que les Etats-Unis sont deuxièmes à 15,4 millions.

Corollaire de cet équipement récent, le parc automobile chinois est le plus jeune parmi les 14 pays étudiés: 4,6 années en moyenne, contre 8,3 en France et 11,4 aux Etats-Unis.

Tandis que les experts estiment que les marchés européen ou américain sont proches de leur saturation, avec un taux d’équipement de 770 véhicules particuliers pour 1.000 aux Etats-Unis, 587 en France et 675 en Italie, la Chine reste encore très loin de ces chiffres, remarque M. Neuvy.

“Quand on regarde le parc chinois on est à 69 voitures pour 1.000 habitants, c’est extrêmement faible”, dit-il. Mais ce chiffre représente déjà une hausse énorme. “En 2005 ils étaient à 17 pour 1.000 et à l’horizon 2020 ils seront à 184. En 15 ans, ils auront multiplié le parc par habitant par 10”, fait valoir l’expert.

En terme de ventes de voitures, “le potentiel est considérable pour tous les pays émergents, c’est une bonne nouvelle pour tous les constructeurs” dont les Français qui bataillent pour conquérir des parts du marché chinois, conclut M. Neuvy.